THE ROOST (2005)

Un groupe d’adolescents est attaqué par des chauves-souris vampires qui transforment leurs victimes en zombies…

THE ROOST

 

2005 – USA

 

Réalisé par Ti West

 

Avec Tom Noonan, Karl Jacob, Vanessa Horneff, Sean Reid, Will Horneff, Barbara Wilhide, Richard Little, John Speredakos

 

THEMA MAMMIFÈRES I ZOMBIES

The Roost est le premier long métrage de Ti West, un fan de films d’horreur âgé à l’époque d’à peine vingt-cinq ans. La scène d’introduction nous met tout de suite dans le bain : nous sommes dans un show télévisé en noir et blanc, présenté par un Tom Noonan maquillé façon l’oncle Fester de la famille Addams, tandis qu’un clone du docteur Phibes joue de l’orgue dans un décor macabre. C’est la nuit d’Halloween, et le grand film de la soirée s’apprête à commencer. L’image vire alors à la couleur et quatre teenagers, en route pour se rendre au mariage d’un de leurs amis, s’égarent sur une route nationale bien peu éclairée. Alors que la tension monte, une chauve-souris heurte violemment leur pare-brise et les oblige à faire une embardée à proximité d’un tunnel. Immobilisé, le véhicule est laissé à l’abandon par nos compères, contraints de quérir de l’aide au milieu de nulle part. Leurs pas les mènent jusqu’à une vieille ferme qui semble abandonnée, et que les cinéphiles reconnaîtront comme étant l’un des décors clefs de Pas de printemps pour Marnie. Les points communs entre The Roost et l’univers d’Alfred Hitchcock ne s’arrêtent d’ailleurs pas là, car bien souvent l’ombre des Oiseaux plane sur cette œuvre sans prétention mais fort bien troussée, les volatiles étant ici remplacés par d’agressifs chiroptères.

Réalisé à l’économie, avec les lumières disponibles et une caméra portée, le film exhale une atmosphère oppressante très efficace, bénéficiant de surcroît de comédiens au jeu naturaliste et d’un design sonore extraordinaire, mélangeant une bande originale pour violons stridents héritée de Bernard Herrmann (Hitchcock toujours…), des ambiances son pesantes et les extraits récurrents d’un épisode radiophonique d’épouvante que tous les gens du coin semblent écouter religieusement. Le montage lui-même, signé par West, regorge d’idées originales, même si le jeune cinéaste préfère aux effets voyants un style épuré témoignant d’une personnalité affirmée. On pense parfois à Wolf Creek, même si ici l’état d’esprit est plus proche des Universal Monsters que d’un slasher réaliste. Il est quand même question de chauve-souris vampires qui transforment leurs victimes en zombies !

Un conte d’Halloween

Tom Noonan revient d’ailleurs régulièrement ponctuer le film de remarques cyniques, à la manière d’un Gardien de la Crypte, histoire de désamorcer ce qu’il ne faut pas considérer autrement que comme un conte d’Halloween. On pense aussi beaucoup à Evil Dead, que The Roost ne cherche jamais à imiter (contrairement à une multitude de films d’horreur post-1982) mais dont il retrouve souvent l’esprit et la facture, à travers sa musique, son montage et ses prises de vue. Quant aux effets spéciaux, ils alternent les maquillages gore un peu rudimentaires et des images de synthèse souvent indétectables (les attaques de chauves-souris, à ce titre, sont parfaitement mises en scène). Dommage que le scénario de The Roost soit si ténu et les situations si répétitives, muant ce qui aurait pu être un petit classique du genre en œuvrette finalement anecdotique. « Aucune chauve-souris n’a été blessée pendant le tournage de ce film, uniquement des êtres humains » nous atteste le générique de fin en guise de gag ultime.

 

© Gilles Penso

 

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