BLOOD SURF (2000)

Deux surfeurs intrépides décident d’aller chevaucher les vagues au milieu des requins… et se heurtent à un crocodile géant affamé !

KROKODYLUS

 

2000 – USA

 

Réalisé par James D.R. Hickox

 

Avec Dax Miller, Taryn Reif, Kate Fischer, Duncan Regehr, Joel West, Matt Borlenghi

 

THEMA REPTILES ET VOLATILES I MONSTRES MARINS

Frère d’Anthony Hickox (Waxwork), et fils de Douglas Hickox (Théâtre de sang), James D.R. Hickox a décidé de suivre la voie familiale en réalisant lui aussi des films de genre, comme Les Démons du maïs 3 sur lequel il fit ses premières armes. Avec Blood Surf, il s’engouffre dans la voie tracée par Lake Placid et Anaconda, et on mentirait en disant qu’il en ressort grandi. Les prémisses même du film sont tellement absurdes qu’il est bien difficile d’essayer d’y croire. Il y est en effet question de deux surfeurs intrépides qui acceptent de chevaucher des vagues infestées de requins mangeurs d’homme pour les besoins d’un documentaire… Si seulement la question du « snuff movie » ou les dérives de la télé-réalité étaient un tant soit peu traitées par le scénario, on comprendrait l’intérêt d’un tel point de départ. Mais l’ambition de Blood Surf ne va pas aussi loin. L’objectif est simple : nous présenter une poignée de protagonistes bardés de clichés pour mieux les jeter en pâture à un monstre affamé. Nous avons donc droit au surfeur beau et romantique, à son copain tout fou et censé nous faire rire, à la belle réalisatrice qui a du cran, au jeune producteur appâté par le gain et sans scrupule, au capitaine bourru et buriné, à sa copine exhibitionniste qui aguiche volontiers le chaland, à la jolie indigène amoureuse et à ses parents superstitieux.

La séquence du surf au milieu des requins est plutôt convaincante et filmée avec dynamisme, mais le reste du métrage s’avère grotesque. Les dialogues sont stupides, les acteurs sans charisme, et le sommet du ridicule est probablement atteint avec l’intervention d’un groupe de pirates improbables. Ici, les requins ne sont que des amuse-bouche, le véritable monstre étant un crocodile affamé de dix mètres de long et de 2500 kilos répondant au nom scientifique de « krokodylus Porosus ». Aussi à l’aise en mer que sur terre, le saurien est une création animatronique un peu inerte créée par l’équipe de John Buechler (Re-Animator), relayée par une maquette miniature au caoutchouc relativement apparent pour les plans larges.

Place au Krokodylus Porosus !

Le film emploie d’ailleurs un certain nombre de décors miniatures pas très convaincants, ainsi que quelques incrustations qui ressemblent à de vieilles transparences des années 50. Étrangement, le film se passe de tout effet numérique, et met même la pédale douce sur le gore, à l’exception d’un homme coupé en deux au niveau de la taille par les mâchoires du croco, ou d’un pirate empalé dans la jungle par un piège acéré. Inévitablement, Blood Surf subit l’influence des Dents de la mer, via sa caméra subjective sous-marine qui suit les nageurs, sa découverte en gros plan d’un cadavre défiguré dans l’épave d’un bateau ou encore sa chasse au monstre en pleine mer. L’autre source d’inspiration fort prévisible du scénario est « Moby Dick », à travers la relation haineuse qui lie le capitaine et le monstre. Rien de bien neuf à l’horizon, donc, dans ce petit direct-to-video qui s’assortit d’un soupçon d’érotisme pour tenter de distraire le spectateur et qui fut diffusé en nos contrées sous l’absurde titre de Terreur bleue.

 

© Gilles Penso

 

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