Alors qu’il avait promis en 1970 que Baron Rouge serait son cinquantième et dernier film en tant que réalisateur, Roger Corman, sous l’impulsion du producteur Thom Mount et du studio Warner Bros, fait un retour spectaculaire à la mise en scène avec cette variation étonnante autour du thème de Frankenstein. Bénéficiant d’un budget de neuf millions de dollars et de sept semaines de tournage, Corman et ses deux coscénaristes (FX Feeney et Ed Robocop Neumeier) adaptent un roman audacieux écrit en 1973 par Brian W. Adliss, « Frankenstein délivré ». Tout commence dans le Los Angeles de 2031, reconstitué avec de belles peintures sur verre. Le scientifique Joseph Buchanan (John Hurt) se livre aux essais d’une nouvelle arme destructrice. Malgré lui, il ouvre une fissure dans le temps et, suite à un orage magnétique, se retrouve à Genève en 1817. Là, Buchanan croise non seulement le Baron Frankenstein (Raul Julia) et son monstre (Nick Brimble), mais aussi la belle Mary Shelley (Bridget Fonda) qui n’a pas encore écrit le livre qui l’immortalisera, et dont les mœurs semblent assez frivoles. « Percy et Byron prêchent l’amour libre », dit-elle. « Pour ma part, je le pratique ». Malgré lui, le savant atomiste participe à la légende de Frankenstein, qui ira jusqu’à façonner un futur parallèle.