C’est à partir de là que Le Chat chapeauté commence à battre de l’aile. Car le maquillage du facétieux félin, pourtant œuvre du talentueux Steve Johnson, ressemble à un déguisement issu d’un magasin de farces et attrapes. Quant à Mike Myers, un tantinet ventripotent pour le rôle, il semble vouloir imiter le jeu cartoonesque de Jim Carrey sans vraiment y parvenir. Étant donné que les deux comédiens n’ont pas vraiment le même registre comique, on ne peut s’empêcher de penser qu’il s’agit d’une erreur de casting (d’autant qu’à l’origine, c’est Tim Allen qui était pressenti pour le rôle). Dès lors, le film devient lourd, les gags pesants, et le spectacle de Myers accumulant des mimiques ridicules en devient presque embarrassant. Ces problèmes sont évidemment accentués par l’anémie du scénario, se résumant à la mésaventure des deux enfants qui s’efforcent de réparer les catastrophes du chat chapeauté dans leur maison avant l’heure fatidique où leur mère devra donner une réception avec son patron et ses collègues de travail. Et même si Myers joue chaque fois qu’il le peut la carte du second degré et de l’autodérision, le conte demeure terriblement moralisateur et dégouline de bons sentiments. Du coup, l’aseptisation et la banalité qu’il semblait condamner deviennent finalement les normes idéales à l’issue du récit.
(1) Propos recueillis par votre serviteur en juillet 2005
© Gilles Penso