S.O.S. FANTÔMES 2 (1989)

Sans retrouver tout à fait l’alchimie du premier film, ce deuxième épisode collecte son lot de moments savoureux et de gags réussis…

GHOSTBUSTERS 2

 

1989 – USA

 

Réalisé par Ivan Reitman

 

Avec Dan Aykroyd, Bill Murray, Sigourney Weaver, Harold Ramis, Rick Moranis, Ernie Hudson, Peter MacNicol, Annie Potts

 

THEMA FANTÔMES I BLOB I SAGA S.O.S. FANTÔMES

S.O.S. fantômes avait toujours été conçu comme un film autonome ne s’inscrivant dans aucune franchise. Mais le succès colossal du film et son entrée quasi-immédiate dans la culture populaire en ont décidé autrement. Dès 1986, la série animée The Real Ghostbusters débarque sur les petits écrans et cartonne auprès du jeune public. Le réalisateur Ivan Reitman, ses scénaristes et ses acteurs sont donc sommés par Columbia de s’atteler dans les plus brefs délais à un second film pour éviter que le soufflé ne retombe. Les préparatifs ne se font pas sans heurts, car l’idée d’une suite déplaît à la grande majorité de l’équipe. Bon gré mal gré, Dan Aykroyd et Harold Ramis concoctent un scénario s’appuyant sur l’idée que toutes les émotions négatives des habitants de New York créent des torrents de bave surnaturelle s’écoulant dans les souterrains et menaçant bientôt toute la ville. Le casting original revient au grand complet, assorti de quelques nouveaux visages, notamment le désopilant Peter MacNicol – ex-héros du Dragon du lac de feu et futur avocat déjanté de la série Ally McBeal – qui excelle ici dans le rôle d’un conservateur de musée maniéré et émotif. Si le studio Columbia est confiant dans le potentiel commercial de ce second opus, le budget n’est pas revu pour autant à la hausse et les délais de production sont même divisés par deux, afin d’occuper dans les plus brefs délais les salles de cinéma.

Le prologue de S.O.S. fantômes 2 annonce Un flic à la maternelle, le film suivant d’Ivan Reitman. Ray et Winston garent en effet précipitamment leur ambulance aux sirènes hurlantes, débarquent dans leur tenue complète de chasseurs de fantômes et demandent avec nervosité à la femme qui les accueille « Combien sont-ils ? Ils sont grands comment ? ». Mais ce n’est pas à des spectres qu’ils ont affaire. Leur mission consiste en effet à animer un goûter d’anniversaire. Cinq ans après avoir sauvé la ville de New York, nos quatre héros ont été poursuivis en justice pour les dommages matériels subis et n’ont plus le droit d’enquêter sur le surnaturel. Ray possède donc une librairie occulte et joue avec Winston l’animateur d’enfants, Egon travaille dans un laboratoire où il expérimente les émotions humaines et Peter anime un talk-show télévisé sur les médiums. Rien ne va donc plus dans ce film qui remet les compteurs à zéro, d’autant que Dana Barrett s’est séparée de Peter. Mère d’un enfant en bas-âge qu’elle a eue avec son ex-mari, elle travaille désormais dans un musée d’art. Mais les phénomènes paranormaux recommencent à se déchaîner autour d’elle, la poussant à solliciter à contrecœur les chasseurs de fantômes…

Ils reviennent pour sauver le monde

Bien plus remake que suite du premier S.O.S. fantômes, ce film reprend fidèlement la trame et les éléments narratifs du précédent, annihilant du coup une grande partie de l’effet de surprise. Le démoniaque Zuhl cède le pas au sorcier Vigo (« le fléau des Carpates », « la tristesse de Moldavie »), l’immeuble hanté de Dana est remplacé par le musée où elle travaille, les Ghostbusters sont d’abord raillés puis érigés en héros lorsqu’il faut nettoyer New York des spectres qui y pullulent, l’arrivée du bibendum Chamallow trouve son équivalent dans le surgissement de la statue de la liberté… La suite déçoit donc si on la compare au premier film, mais il faut avouer que ce second Ghostbusters s’est paré d’une jolie patine avec le temps et comporte son lot de scènes mémorables. C’est d’ailleurs dans les petits moments intimes, isolés au milieu de la tourmente, que le film fait des éclats, notamment lorsqu’il s’agit d’approfondir la relation complexe qui lie Peter Venkman et Dana Barrett. Bill Murray et Sigourney Weaver crèvent toujours l’écran et plusieurs répliques joyeusement absurdes ponctuent le métrage (Egon qui déclare « Je voudrais faire des tests gynécologiques sur la mère », Peter qui répond « Tout le monde voudrait ! », ou encore Janine qui remarque à quel point Louis est doué avec les enfants, lequel rétorque « Je me suis entraîné avec mon hamster »). Lorsque le spectaculaire vient prendre le pas sur les numéros d’acteurs, le film s’essouffle, malgré quelques idées visuelles frappantes (la femme attaquée par son manteau en fourrure, le Titanic qui débarque sur le port), et le dernier acte n’a pas l’ampleur espérée. Il faut dire que plusieurs séquences additionnelles furent tournées à la dernière minute, suite aux mauvaises réactions des projections tests, ce qui explique sans doute un résultat à la cohérence et la fluidité toutes relatives. S.O.S. fantômes 2 a tout de même acquis un statut culte au fil des ans, sans atteindre l’immense popularité de son prédécesseur.

 

© Gilles Penso

 

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