Motivé par le succès des deux Ring, Hideo Nakata poursuit dans une veine similaire avec Dark Water, toujours adapté d’un roman de Kôji Suzuki. Le cinéaste, qui avait féminisé l’un des héros du roman « Ring » pour mieux l’adapter à sa propre sensibilité, peut ici composer à nouveau avec une jeune mère comme protagoniste principal de son intrigue. Cette figure récurrente vient sans doute – de son propre aveu – d’éléments autobiographiques liés à son enfance, Nakata étant un orphelin élevé par une mère adoptive. « C’est sans doute une coïncidence relevant du subconscient, le fait que j’aie été élevé par une mère et une grand-mère aux caractères bien trempés », déclarait-il en 2005. « Ma vie personnelle et mes émotions sont grandement influencées par ces deux femmes. Mon passé m’aide peut-être à réaliser ces films » (1). L’héroïne de Dark Water est donc Yoshimi Matsubara, qu’interprète avec beaucoup de sensibilité Hitomi Kuroki. Récemment divorcée, elle obtient de justesse la garde d’Ikuko, sa fillette de six ans, et s’installe avec elle dans un appartement tristement glauque, au sein d’un immeuble qui tombe en décrépitude et semble partiellement abandonné. Malgré les efforts de Yoshimi pour décorer leur nouveau logement, l’endroit demeure lugubre, d’autant que de l’eau s’y infiltre insidieusement par le plafond, à travers une tache sombre qui ne cesse de grandir…