HOUSE 2, LA DEUXIÈME HISTOIRE (1987)

Une fausse suite de House dans laquelle surgissent des dinosaures, des cowboys morts-vivants, un chien-chenille et un barbare préhistorique…

HOUSE II: THE SECOND STORY

 

1987 – USA

 

Réalisé par Ethan Wiley

 

Avec Arye Gross, Jonathan Stark, Royal Dano, Bill Maher, John Ratzenberger, Lar Park-Lincoln

 

THEMA FANTÔMES I DINOSAURES I SAGA HOUSE

Le titre de ce film est le seul élément qui se réfère au House de Steve Miner, puisque ni l’intrigue, ni les personnages, ni même la maison n’ont de rapport avec le film précédent. Écrite (en à peine deux semaines) et réalisée par Ethan Wiley, déjà scénariste du premier House, cette « deuxième histoire » met en vedette Arye Gross, tête d’affiche aux côtés de C. Thomas Howell de l’excellent Soul Man réalisé justement par Steve Miner. Il interprète ici Jesse McLaughlin, qui s’installe avec sa fiancée Kate dans la vieille maison léguée par ses parents. En prenant possession des lieux, Jesse retrouve la trace de Cramps, son arrière-arrière-grand-père qui fut un redoutable hors la loi du Far West, surtout connu pour avoir, avec son complice Slim, dérobé un crâne de cristal aztèque censé procurer l’immortalité. Par la cloison défoncée d’une maison, un barbare débarque soudain de la préhistoire en pleine fête d’Halloween, assomme quelques convives et s’empare du précieux crâne. Jesse et son ami Charlie filent aussitôt à ses trousses. Ils récupèrent le crâne mais celui-ci est subtilisé par un ptérodactyle qui le dépose dans son nid au sommet d’un arbre immense. Jesse récupère le crâne, ainsi qu’un bébé ptérodactyle et un chien-chenille…

Le film d’Ethan Wiley a du mal à démarrer car dans sa première demi-heure il semble hésiter entre l’épouvante traditionnelle – qui ne fonctionne qu’à moitié, d’autant que rien n’explique la résurrection du grand père dont les deux héros ne semblent pas s’étonner outre mesure – et la comédie pataude, dont les effets tombent à plat (malgré quelques gags dignes d’un sketch des Monty Pythons, comme l’intervention de Bill, « l’électricien aventurier »). Mais dès que Jesse et Charlie se retrouvent dans une jungle antédiluvienne, le film trouve son rythme de croisière et sa juste tonalité, celle d’une aventure fantastique burlesque. Le récit prend alors les allures de train fantôme, l’intrigue étant régulièrement – et artificiellement – relancée par l’intervention de nouveaux antagonistes s’emparant du crâne de cristal tant convoité.

Le royaume du crâne de cristal

House 2 fonctionne alors presque comme un film à sketches, partagé entre la première partie au présent, l’aventure préhistorique (agrémentée d’extraordinaires créatures en stop-motion : un brontosaure, un ptérodactyle, un monstre moustachu, un bébé ptérosaure et un chien-chenille), le sacrifice des Aztèques et la revanche de Slim. Respectivement responsables des créatures mécaniques et des monstres en animation, Chris Walas, Phil Tippett et Mark Sullivan livrent là de l’excellent travail, les effets spéciaux représentant à vrai dire l’attraction principale de ce grand huit sans queue ni tête. Mais pour Tippett, qui dirigea son équipe à distance sans rien animer lui-même, House 2 reste très anecdotique. « Ce film était surtout l’occasion de faire travailler mes assistants de manière indépendante, dans la mesure où je me suis contenté de superviser leur travail » dit-il à ce propos. « Il faut avouer que je préfère nettement travailler avec des producteurs qui respectent leurs engagements et qui savent comment filmer les effets spéciaux, des gens comme George Lucas, Steven Spielberg ou Jon Davison » (1). Mark Sullivan, en charge de l’animation des dinosaures et d’un Jesse miniature, garde un souvenir plus vivace du film. « Nous avons réalisé tous ces effets dans des délais très courts », explique-t-il. « Le grand ptérodactyle a été animé dans le studio de Dreamquest, là où j’avais déjà filmé le démon volant du premier House. » (2) D’autres séquelles suivront, ne présentant pas plus de parenté que celle-ci avec le House original.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en avril 1998

(2) Propos recueillis par votre serviteur en septembre 2019

© Gilles Penso


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