HOUSE (1985)

Les créateurs de la saga Vendredi 13 nous offrent un excellent film de maison hantée truffé de monstres délirants et de rebondissements impensables…

HOUSE

 

1985 – USA

 

Réalisé par Steve Miner

 

Avec William Katt, George Wendt, Kay Lenz, Richard Moll, Mary Stävin, Michael Ensign, Steve Susskind, Susan French, Alan Autry, Steven Williams, Dwier Brown

 

THEMA FANTÔMES I SAGA HOUSE

C’est en voyant La Quatrième dimension – le film que Fred Dekker développe l’idée d’un film à sketches constitué de plusieurs histoires d’horreur, un peu à la façon de Creepshow. Mais le projet ne se concrétise pas. Dekker reprend alors l’idée qu’il avait pour l’un des sketches et la confie à Ethan Wiley qui en tire un scénario complet en y injectant une bonne dose d’humour. C’est alors qu’entrent dans la danse Sean S. Cunningham et Steve Miner. Le premier est le producteur de la franchise Vendredi 13, le second a réalisé deux épisodes de la saga (Le Tueur du vendredi et Meurtres en trois dimensions), et tous deux décident de porter à l’écran cette histoire au fort potentiel horrifico-comique. D’autres habitués de la série des Vendredi 13 viennent se joindre à la fête, notamment le compositeur Harry Manfredini et le coordinateur des cascades Kane Hodder. Le rôle principal est confié à William Katt, inoubliable Tommy Ross de Carrie et beaucoup plus oubliable George Loomis de Baby, le secret de la légende oubliée. Le budget de House est très modeste (trois millions de dollars), son planning de tournage assez court (huit semaines) et son nombre de décors limité. Mais l’inventivité et le grain de folie de Miner et de son équipe compensent allègrement les manques de moyens.

William Katt incarne Roger Cobb, un vétéran de la guerre du Vietnam devenu écrivain à succès grâce à son roman d’horreur « Blood Dance ». Mais notre homme n’a plus rien écrit depuis un an, et tandis que ses fans réclament une autre histoire pleine de frissons, Roger aimerait dédier son prochain livre à son expérience pendant la guerre, au grand dam de son éditeur. Entretemps, sa tante se suicide sans explication. Roger hérite de sa maison et décide de s’y installer pour écrire son nouveau livre. D’autres traumatismes viennent alors le hanter, notamment la disparition inexpliquée de son fils Jimmy qui a provoqué sa séparation avec sa femme. Mais bientôt, ce sont des créatures monstrueuses surgies de l’au-delà qui s’attaquent à lui, retournant contre lui sa culpabilité et ses propres terreurs. Car la maison de sa tante ouvre des portes vers des univers parallèles tous plus inquiétants les uns que les autres…

Frappez avant d’hanter

L’équilibre des genres auquel s’adonne House n’est pas simple, dans la mesure où le caractère du protagoniste s’appuie sur deux drames tangibles : son fils volatilisé sans laisser de trace et son meilleur ami kidnappé et torturé par les Viêt-Cong. Malgré ce contexte tragique, le traitement volontairement outrancier des manifestations surnaturelles fait immédiatement basculer le film dans l’horreur comique, celle-là même que déclinera Sam Raimi dans Evil Dead 2. On note d’ailleurs plusieurs points communs entre les deux films : l’animal naturalisé cloué au mur qui revient à la vie, la main coupée baladeuse ou encore la solitude de cet homme qui croit devenir fou dans une maison soudain muée en train fantôme. Il n’est donc pas impossible que Raimi se soit – consciemment ou non – laissé influencer par cette approche très « EC Comics » de l’horreur. Dans le cas présent, la demeure hantée n’est pas isolée dans des bois sinistres mais implantée au beau milieu d’une tranquille zone résidentielle. D’où un certain nombre de situations comiques absurdes liées à la présence des voisins, des chiens, des enfants et de la police qui se manifestent tour à tour dans le quartier. Conçus par Kirk Thatcher et James Cummins (qui se firent les dents aux côtés des plus grands spécialistes du genre sur des films tels que Le Retour du Jedi, Gremlins, The Thing ou La Féline), les créatures de House rivalisent d’inventivité : un monstre multiformes caché dans un placard, un espadon empaillé qui s’agite, une sorcière obèse, des enfants démoniaques, un monstre volant à tête de mort (qu’on croirait échappé du poster de La Galaxie de la terreur) et un G.I. zombie très impressionnant. Gros succès qui rapportera plus de sept fois sa mise de départ, House entraînera plusieurs suites. Steve Miner, lui, prouvera une fois de plus ses talents de réalisateur de comédies avec l’excellent Soul Man l’année suivante.

 

© Gilles Penso


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