JEEPERS CREEPERS 2 (2003)

Dans ce second épisode inventif, le monstre imaginé par Victor Salva s’en prend à un groupe d’adolescents coincés dans un bus scolaire…

JEEPERS CREEPERS 2

 

2003 – USA

 

Réalisé par Victor Salva

 

Avec Ray Wise, Jonathan Breck, Garikayi Mutambirwa, Eric Nenninger, Nicki Lynn Aycox, Marieh Delfino, Diane Delano

 

THEMA DIABLE ET DÉMONS I SAGA JEEPERS CREEPERS

Fort du succès de son Jeepers Creepers mué dès sa sortie en petit classique du genre, l’auteur/réalisateur Victor Salva se penche sur une suite et bénéficie de la présence prestigieuse de Francis Ford Coppola qui rempile en tant que producteur exécutif. Dans l’une des premières versions du scénario de Jeepers Creepers 2, les deux héros du film précédent, Trish et Jezelle, sont les personnages principaux, traquant le monstre qui leur fit tant de misères. Mais l’actrice Gina Philips décide finalement de ne pas participer au film, entraînant plusieurs réécritures. L’une des intrigues secondaires du premier script devient donc le moteur narratif principal : un bus scolaire rempli d’adolescents qui sont traqués par le Creeper. Quant au personnage de Jack Taggart, incarné par Ray Wise, il devient central alors qu’il n’était censé initialement ne tenir qu’un petit rôle dans une seule scène. Ces changements de cap induits par des contraintes logistiques vont s’avérer bénéfiques, empêchant ce second épisode de trop ressembler au premier pour véhiculer de nouvelles terreurs et se draper d’une atmosphère très singulière. Le récit s’installe trois jours après les événements décrits dans le premier Jeepers Creepers.

Tout commence par une scène étonnante où un petit garçon est emporté dans les airs par un épouvantail qui s’anime soudain et s’avère être le Creeper. Dès lors, tel le Achab de Moby Dick, son père le fermier Jack Taggart (Ray Wise, donc) ne vit plus que pour tuer le monstre. Entre-temps, la créature démoniaque s’en prend à un bus scolaire dont elle crève les roues à distance à l’aide de projectiles d’un genre particuliers (variante des étoiles de ninja avec quatre griffes acérées et, au centre, de macabres attributs humains tels qu’une dent ou un nombril !). Ce bus transporte une équipe de joueurs de basket-ball dont le nom, les « Bannon Bantams », est un hommage direct à Dan O’Bannon, le scénariste d’Alien et le réalisateur du Retour des morts-vivants. Tandis que la nuit tombe, les basketteurs, les cheerleaders, la conductrice et les coachs vont devoir surmonter leurs peurs afin de résister aux assauts répétés de ce monstre bien décidé à accomplir son rituel infernal. Mais Jack Taggart n’a pas dit son dernier mot et décide de se dresser sur son chemin.

Le bus en folie

En construisant ses personnages adolescents, Salva s’est attaché à représenter des stéréotypes soit victimes soit coupables de discrimination raciste et homophobe. Le bus scolaire se mue ainsi en microcosme, symbole à échelle réduite de la société et de ses travers. Le film collecte les séquences de suspense reposant sur le jeu subtil des comédiens et sur l’ingéniosité accrue de la mise en scène. Grâce à des effets spéciaux particulièrement impressionnants, le monstre déploie ses ailes pour prendre les allures d’un démon à l’envergure d’un ptérodactyle. Certaines séquences poussent l’outrance très loin, comme lorsque le Creeper, suite à une échauffourée avec ses jeunes proies, s’arrache la tête et la remplace par celle d’un adolescent qu’il décapite ! Rien ne semble pouvoir vaincre ou repousser cette effrayante créature au maquillage extraordinaire. Salva tire ainsi les meilleures leçons possibles du premier opus dont il a su conserver toutes les qualités, simplifiant son récit à l’extrême et contournant les clichés avec une belle effronterie. Les adolescents victimes d’un croquemitaine saturent pourtant les écrans depuis belle lurette.

 

© Gilles Penso


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