OCTOPUS 2 (2002)

Un calamar géant se cache sous les eaux de la baie de Manhattan, frappant de ses tentacules tous ceux qui passent à sa portée…

OCTOPUS 2

 

2002 – USA

 

Réalisé par Yossi Wein

 

Avec Michael Reilly Burke, Meredith Morton, Frederic Lehne, John Thaddeus, Chris Williams, Stovan Angelov, Clement Blake

 

THEMA MONSTRES MARINS

C’était à prévoir, l’Octopus de John Eyres s’est vu doter d’un second épisode, comme le furent avant lui Shark Attack, Spiders et Crocodile (une fois les bébêtes modélisées en 3D, autant les amortir à moindre coût en multipliant les séquelles). Comme dans le cas des films cités ci-dessus, le n°2 du titre n’est pas vraiment justifié dans le cas présent, puisqu’il ne s’agit ni de la suite du premier Octopus, ni des mêmes personnages, ni du même monstre. Ici, nous avons affaire à un calamar géant qui rode dans le port de New York, assassinant un couple de touristes, coulant un bateau, tuant deux policiers, et menaçant de provoquer une belle panique lors de la cérémonie du jour de l’indépendance, le fameux 4 juillet. Le héros est Nick (Michael Reilly Burke), un policier de la patrouille fluviale qui a tout compris depuis le début, mais que personne ne veut croire, et surtout pas le maire de New York. Comme s’il avait vu faire son homologue d’Amity dans Les Dents de la mer, il réagit de la même façon, du genre : « allons voyons, ce monstre n’existe pas, ne gâchons pas les festivités ! »

L’idée d’approcher cette histoire sous l’angle de l’enquête policière et de considérer le monstre comme une sorte de tueur en série tapi dans l’ombre était plutôt prometteuse. Mais le scénario, toujours signé Michael Weiss, ne parvient guère à se développer de manière cohérente, et les comédiens sont tous assez épouvantables, encombrés il est vrai de dialogues franchement ineptes. Le réalisateur Yossi Wein (dont les titres de gloire se nomment Lethal Ninja, Cyborg Cop 3 ou encore Operation Delta Force 5 !) ne fait pas preuve non plus d’une grande inventivité. Quant au monstre, dont le film ne cherche jamais à expliquer le gigantisme ni la présence dans la baie de Manhattan, il ne convainc pas beaucoup plus. Tour à tour image de synthèse passable ou hideuse marionnette en latex, il n’intervient dans aucune scène spectaculaire ou un tant soit peu mémorable. Le Monstre vient de la mer, réalisé près de cinquante ans plus tôt et avec un budget bien moindre, nous proposait des visions autrement plus dantesques que cette pauvre chose rigide agitant mollement ses tentacules caoutchouteux au milieu des hommes-grenouilles.

La Statue de la Liberté décapitée !

Quant à l’attaque de New York sur laquelle repose l’intégralité du « suspense » du film, elle n’a jamais lieu, si l’on excepte un rêve du héros, involontairement comique, au cours duquel le monstre décapite la Statue de la Liberté (J.J. Abrams aurait-il vu Octopus 2 avant de mettre en chantier Cloverfield ?!). Au moment du dénouement, notre calmar est tué à la va vite, d’un bon coup d’explosif, puis le climax du film se transforme en interminable remake de Daylight avec un tunnel sur le point de s’écrouler sur un bus scolaire et sur une insupportable vieille dame qui crie pour qu’on sauve son chien… Qu’on se rassure, il sera sauvé, comme dans tout bon film catastrophe digne de ce nom. Le calamar refait surface une dernière fois – comment a-t-il survécu, on l’ignore – remeurt, fait plouf, puis les feux d’artifice du 4 juillet éclatent dans le ciel de New York, et le mot « fin » apparaît à l’écran. Pourvu que les joyeux drilles de Nu Image nous épargnent un troisième épisode !

 

© Gilles Penso


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