LA BOUTIQUE FANTASTIQUE (1994)

Deux extra-terrestres prennent possession d’une animalerie et distribuent d’étranges créatures aux enfants du voisinage…

PET SHOP

 

1994 – USA

 

Réalisé par Hope Perello

 

Avec Terry Kiser, Leigh Ann Orsi, Spencer Vrooman, Joanne Baron, David Wagner, Jane Morris, Jeff Michalski, Shashawnee Hall, Sabrina Wiener, Cody Burger

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES I SAGA CHARLES BAND

Scénariste pour Dan O’Bannon (The Resurrected), Tony Randel (Ticks) ou Brian Yuzna (Necronomicon), Brent Friedman cherche à aborder des univers plus légers au milieu des années 90. Il saisit donc l’opportunité de travailler pour le producteur Charles Band, qui vient de créer le label Moonbeam consacré à des petites séries B fantastiques destinées au jeune public et distribuées directement en vidéo. « J’ai toujours voulu écrire des comédies », raconte Friedman. « Mais comme j’avais travaillé sur de nombreux films d’horreur et de science-fiction, on ne m’en proposait pas. Aussi, lorsqu’on m’a confié une comédie familiale, j’ai sauté sur l’occasion » (1). Parmi les différents projets qu’on lui propose, il se laisse séduire par Pet Shop, une histoire délirante imaginée par l’artiste Peter Von Sholly (déjà à l’origine de la trilogie Prehysteria). Friedman travaille conjointement avec Michael Davis et Mark Goldstein pour donner corps à cette Boutique fantastique prometteuse. La mise en scène est confiée à Hope Perello, qui avait participé à plusieurs des productions de Charles Band en tant que réalisatrice de deuxième équipe (Catacombs, Puppet Master) avant de diriger son premier long-métrage, le peu mémorable Hurlements VI.

La Boutique fantastique s’intéresse à la famille Yeagher, qui quitte à contrecœur Brooklyn pour s’installer dans la petite ville de Cactus Flats, en Arizona. La raison de ce déménagement est le programme de protection des témoins auquel ils sont soumis après avoir aidé à l’arrestation d’un redoutable chef de la pègre de la côte Est. Alors que ses parents et son grand-frère s’efforcent de s’acclimater à ce nouvel environnement, la jeune Dena (Leigh Ann Orsi) se morfond d’ennui et rêve d’un petit chien avec qui elle pourrait jouer. Or une animalerie vient d’ouvrir ses portes à Cactus Flats. Déguisés en cowboys, ses propriétaires sont en réalité un couple d’aliens bizarres qui projettent de kidnapper des enfants terriens pour les transformer en animaux de compagnie sur leur planète. Leur plan – pas très clair – consiste à offrir à leurs futures victimes de mignonnes petites bêtes qui ressemblent à un lapin, une tortue, un lézard et un chien mais qui en réalité sont des créatures extra-terrestres…

Drôles de bêtes

Le bestiaire fantastique de Pet Shop est conçu avec l’aide de marionnettes mécaniques supervisées par Mark Rappaport, déjà à l’œuvre sur Prehysteria. Le film ressemble d’ailleurs à une tentative manifeste de surfer sur le succès en vidéo des petits dinosaures mis en scène par Albert et Charles Band. Les étranges compagnons venus d’ailleurs sont donc un petit dragon sauteur, une sorte de peluche à bec d’oiseau, un dinosaure-tortue bizarre et un chien touffu aux grandes oreilles. Pour sympathiques qu’elles soient, ces créatures ressemblent trop à ce qu’elles sont vraiment : des espèces de jouets mécaniques dont les mouvements sont répétitifs et extrêmement limités. Plusieurs éléments intéressants ponctuent La Boutique fantastique, comme ce duo d’hommes de main stupides missionnés pour liquider la famille Yeager, les excentricités de la mère aux goûts esthétiques très discutables ou la gouaille du père qui a du mal à tenir sa langue. Mais ces idées sont jetées çà et là dans le film, un peu au hasard, sans aboutir nulle part. Le scénario initial débordait pourtant de folie et d’exubérances, mais les contraintes financières et le planning très serré imposés par Charles Band amenuisent considérablement les ambitions du film, au grand dam d’Hope Perello qui ressortira très frustrée de cette expérience. « Il y avait tellement de changements de calendrier et de budget au cours de la préproduction et de la production de ces films qu’il était très difficile d’obtenir de la qualité », avoue Scott Faye, responsable de la création pour Charles Band. « Le scénario de Pet Shop était vraiment bon, bien ficelé et amusant, mais il ne s’est pas du tout concrétisé à l’écran comme nous l’avions imaginé » (2).

 

(1) et (2) Propos extraits du livre « It Came From the Video Aisle ! » (2017)

 

© Gilles Penso


Partagez cet article