LUKE CAGE (2016-2018)

Le Power Man de Marvel prend corps sur les petits écrans grâce à la présence charismatique de l’impressionnant Mike Colter…

LUKE CAGE

 

2016/2018 – USA

 

Créée par Cheo Hodari Coker

 

Avec Mike Colter, Simone Missick, Theo Rossi, Alfre Woodward, Mustafa Shakir, Mahershala Ali, Erik LaRay Harvey, Gabrielle Dennis, Rosario Dawson

 

THEMA SUPER-HÉROS I SAGA MARVEL

Transformé en colosse surpuissant à la peau impénétrable après avoir été le cobaye d’une expérience sabotée, Luke Cage (Mike Colter) s’enfuit et tente de recommencer à zéro dans le Harlem d’aujourd’hui, à New York. Bientôt tiré de l’ombre, il va devoir se battre pour le cœur de sa ville dans un combat qui l’oblige à affronter un passé qu’il espérait avoir enterré… Troisième série issue de la collaboration Marvel / Netflix, Luke Cage succède à Daredevil et Jessica Jones. Petit rappel : Luke Cage est un personnage de comics créé dans les années 70 par Archie Goodwin et John Romita Sr. Il est surtout connu pour avoir fait entrer Marvel dans le genre de la blaxploitation. Bien moins spectaculaire que Daredevil, Luke Cage se rattrape par une identité forte, liée au quartier dans lequel la série se situe : Harlem. Dès le premier épisode, on navigue des lieux de l’ancien au nouvel Harlem, dotant la série de son ambiance singulière. Ambiance appuyée par une musique prédominante dans beaucoup de séquences. De plus, en ancrant son personnage dans la réalité d’un quartier précis, la série le rend plus accessible. Les spectateurs peuvent alors s’identifier plus facilement à lui. Notamment grâce à l’aspect politique du show et son affiliation au mouvement « Black Lives Matter ».

Cependant, la série déçoit sur certains points. La première déception concerne les adversaires du « Power Man ». Les scénaristes ont voulu surprendre en divisant la saison entre deux ennemis : Cottonmouth (Mahershala Ali) et Willy Stryker (Eric LaRay Harvey). Seul problème : face à Luke Cage, aucun des deux n’est assez charismatique. Pire, la storyline de Stryker semble bâclée et ne présente aucun enjeu réel. Cottonmouth s’en sort un peu mieux grâce à son acteur, mais son personnage reste inexploité. Quant à Mariah Dillard (Alfre Woodard), elle n’est guère plus passionnante. La série peine à se rattraper du côté des « bons ». Misty Knight (Simone Missick) se révèle être un énième flic idéaliste en colère affublé d’un partenaire corrompu. La présence de Claire Temple (Rosario Dawson), véritable fil conducteur de l’univers Marvel / Netflix, rehausse le manque d’originalité de ses partenaires. Et pour finir, la série souffre d’un vrai problème de rythme. Sur les treize épisodes de la première saison, par exemple, quatre sont assez laborieux. Et alors que le grand final approche, aucune intensité n’en ressort, les péripéties étant trop diluées pour provoquer la moindre excitation.

« Je ne suis pas un héros ! »

Heureusement, la série se rattrape grâce au portrait réussi de Luke Cage interprété avec poigne par Mike Colter. Alors que les fans s’attendaient à le voir ouvrir sa boite de « Héros à louer » comme dans le comic book duquel il est tiré, la série se concentre surtout sur l’acceptation du personnage de son statut de héros. Car au moment où l’on retrouve Cage, le leitmotiv de Spider-Man (« Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ») ne semble pas avoir beaucoup d’écho chez lui… Au contraire, un peu comme Jessica Jones, l’ex-prisonnier ne souhaite qu’une chose : qu’on le laisse tranquille ! L’évolution du personnage est un des aspects les plus passionnants de la saison. Avec Luke Cage, Netflix continue donc de développer sa version réaliste de l’univers Marvel. Mais là, où Daredevil et Jessica Jones débordaient d’ingéniosité, Luke Cage pèche par un manque d’émotions et de cohérence, peinant à convaincre sur la longueur. Reste le personnage lui-même, indiscutablement charismatique. Power Man ressurgira ensuite dans l’ultime série Marvel / Netflix, The Defenders, aux côtés de Daredevil, Jessica Jones et Iron Fist.

 

© Floriane

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