NOIRES SONT LES GALAXIES (1981)

Cette mini-série française en quatre épisodes raconte l’invasion insidieuse et très oppressante de notre planète par une race extra-terrestre…

NOIRES SONT LES GALAXIES

 

1981 – FRANCE

 

Créée par Jacques Armand et Daniel Moosmann

 

Avec Richard Fontana, Catherine Leprince, François Perrot, Jacques Bouanich, Catriona MacColl, Stéphane Bouy, Greg Germain, Luc Florian, Jacques Giraud

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES

Diffusée une unique fois entre mai et juin 1981 sur Antenne 2, Noires sont les galaxies est une des rares séries télévisées françaises à prendre pied dans l’univers de la science-fiction. Écrite par Jacques Armand (Belphégor) et réalisée par Daniel Moosmann (Histoires peu ordinaires), cette mini-série en quatre épisodes détonne par son ton résolument sombre et pessimiste et par une irruption du fantastique dans un quotidien très réaliste. Le personnage principal est Patrick (Richard Fontana), jeune interne en médecine qui fait la connaissance d’une danseuse de boite de nuit, Coretta (Catherine Leprince), lors d’une violente altercation dans un terrain vague. La bagarre tourne au drame et le patron de la danseuse est tué. Patrick se retrouve malgré lui mêlé à un trafic de cadavres. Lorsqu’il découvre que ces corps reviennent à la vie, il se retrouve plongé dans une enquête aux frontières de la folie. Notre espèce est en effet en danger d’éradication par une race d’extraterrestres malveillants. Patrick et Coretta découvrent ainsi que la Terre est au centre d’une guerre entre deux races aliens : les Exis et les Ninx.

Loin de la science-fiction à la Star Trek, l’atmosphère de la série repose sur un quotidien on ne peut plus terre à terre, ce qui permet à cette histoire d’invasion par des êtres d’une autre planète de prendre une tournure beaucoup plus oppressante. Noires sont les galaxies rappelle la version de Philip Kaufman de L’Invasion des profanateurs, notamment par la manière dont les envahisseurs utilisent le corps des humains, mais aussi Invasion Los Angeles de John Carpenter pour son côté « ils sont parmi nous ». La nature de l’invasion par le remplacement des humains, qui ne sont plus que des coquilles vides hébergeant l’esprit des extra-terrestres, fait naitre un sentiment de paranoïa accentué par une ambiance angoissante et stressante (portée par un bande son free-jazz qui ajoute au caractère étrange de la série). Au-delà de son esprit désespéré, l’autre point fort de Noires sont les galaxies est un scénario qui ose pousser ses idées jusqu’au bout et propose des scènes alors très osées pour une diffusion sur une chaîne publique à une heure de grande écoute. Car les plantes qui explosent à l’intérieur du corps des Exis pour les faire périr sont franchement violentes pour le paysage audiovisuel français de l’époque.

Un OVNI dans le paysage audiovisuel français

Côté casting, on retrouve quelques visages familiers, notamment Catriona MacColl, très connue des fans de films d’horreur transalpins grâce à sa collaboration régulière avec Lucio Fulci (Frayeurs, L’Au-delà, La Maison près du cimetière), vue également dans le très sympathique Horsehead de Romain Basset. On apprécie aussi la présence de François Perrot (Les Morfalous) qui, par son jeu, apporte une vraie humanité à son personnage d’exilé de la galaxie. Du côté des acteurs principaux, Patrick Fontana fera ensuite essentiellement carrière au théâtre et Catherine Leprince sera surtout mémorable pour son rôle dans Vive les femmes de Claude Confortès en 1983. Noires sont les galaxies, par son sujet et son traitement, reste un moment assez unique parmi les séries françaises. Même si le rythme assez lent et des effets spéciaux désormais datés peuvent rebuter certains spectateurs, cette œuvre de science-fiction atypique mérite d’être (re)découverte, le moindre de ses mérites n’étant pas d’intégrer en filigrane de son récit des composantes sociaux-politiques toujours d’actualité liées en particulier à la pollution et aux flux migratoires.

 

© Fred

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