CODE QUANTUM (1989-1993)

En testant lui-même son prototype de machine à explorer le temps, un savant est propulsé dans le passé et voyage dès lors de corps en corps…

QUANTUM LEAP

 

1989/1993 – USA

 

Créée par Donald P. Bellisario

 

Avec Scott Bakula, Dean Stockwell, Deborah Pratt, Dennis Wolfberg, W.K. Stratton, Carolyn Seymour, Fran Bennett, Brad Silverman, Michael Bellisario, Adam Logan

 

THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS

De toutes les séries télévisées qu’il a produites (Les Têtes brûlées, Galactica, Supercopter, Magnum, puis plus tard NCIS : Enquêtes spéciales), Donald P. Bellisario a souvent déclaré que Code Quantum était sa préférée. Sans doute parce qu’à travers son argument de science-fiction audacieux, elle permet d’alterner la comédie, le drame, le suspense et la chronique sociale avec un équilibre qui tient presque du miracle. L’idée initiale est partiellement empruntée à la série Au cœur du temps (1966-1967) dont elle reprend le postulat : un projet de voyage dans le temps financé par le gouvernement qui menace de couper ses subventions, poussant les chercheurs à expérimenter leur invention eux-mêmes et à se retrouver perdus dans les limbes du temps en sautant d’une époque à l’autre. À cette idée, Code Quantum en ajoute une autre qui fait toute la différence. En s’inspirant du Défunt récalcitrant (1941) et de son remake Le Ciel peut attendre (1978), dans lesquels un héros passé trop tôt de vie à trépas redescend sur Terre en occupant le corps d’un homme qui n’est pas le sien, Bellisario trouve la formule magique et propulse Code Quantum au rang des « séries-concept » les plus originales et les plus populaires de l’histoire de la télévision.

Le docteur Sam Beckett (Scott Bakula) travaille sur un projet gouvernemental top secret visant à explorer les possibilités des voyages dans le temps. Selon lui, il est possible de se déplacer sur le fil temporel de sa propre existence, depuis la naissance jusqu’au temps présent. Le financement de son projet étant sur le point d’être supprimé, Sam teste la machine avant qu’elle ne soit totalement achevée et disparaît dans le passé. Il se retrouve alors dans le corps d’un pilote d’essai de la fin des années 1950. Petit problème : il n’a aucune idée de la manière dont on pilote un avion. Pour lui prêter main forte, son collègue Al (Dean Stockwell) parvient à envoyer à ses côtés un hologramme de lui-même. À l’aide des informations recueillies par leur ordinateur Ziggy, Al et Sam déduisent qu’ils ne sont pas là par hasard : ils doivent sauver la vie du pilote. Ce n’est qu’à cette condition que Sam pourra rentrer chez lui. Mais ce n’est pas si simple. En effet, une fois sa mission accomplie, Sam se retrouve dans un autre corps, puis dans un autre. Chaque épisode lui fait donc vivre une expérience unique et inattendue de laquelle il ne peut s’extirper qu’en réglant un problème lié à la personne dont il occupe le corps…

« Oh, bravo ! »

Dès le tournage du premier épisode, Scott Bakula improvise la réplique « Oh, boy ! » (« Oh, bravo ! » dans la version française) au moment de son baptême du saut temporel. Cette phrase anodine est depuis devenue la signature de la série, que prononce Sam Beckett chaque fois qu’il intègre un nouveau corps. Inventive, la mise en scène joue sur ce « partage des personnalités », notamment dans les séquences de miroir où le reflet montre le visage de Bakula, quelle que soit l’enveloppe corporelle qu’il occupe. Le principe de la série permet surtout – sous des dehors extrêmement divertissants et récréatifs – d’aborder bon nombre de sujets sociaux (le racisme, l’intolérance, l’homosexualité, le sexisme). Plus d’une fois, Sam intègre ainsi le corps d’une femme ou d’un personnage appartenant à une minorité ethnique. Le champ des possibles d’un tel concept est infini et permet même l’apparition amusante de quelques futures célébrités comme Woody Allen, Bill Clinton, Sylvester Stallone, Michael Jackson ou Stephen King. Mainte fois récompensée, la série a eu droit à un remake en 2022 qui, bien sûr, n’a pas du tout la même aura auprès des téléspectateurs.

 

© Gilles Penso


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