LA CRYPTE (2005)

Une équipe de scientifiques s’enfonce dans une caverne inexplorée au fin fond de la Roumanie et y rencontre des dangers imprévus…

THE CAVE

 

2005 – USA

 

Réalisé par Bruce Hunt

 

Avec Cole Hauser, Eddie Cibrian, Morris Chestnut, Lena Headey, Piper Perabo, Rick Ravanello, Daniel Dae Kim, Kieran Darcy-Smith, Marcel Iures, Vlad Radescu

 

THEMA MUTATIONS

La Crypte s’inspire en partie de découvertes scientifiques réelles selon lesquelles plusieurs grottes très profondes, notamment celles situées en Europe de l’Est, recèlent des formes de vies nouvelles qui ont longtemps échappé aux connaissances biologiques. À la fin des années 80, par exemple, plus de trente espèces jusqu’alors inconnues sont répertoriées dans les cavernes souterraines de Movila en Roumanie, notamment un mille-pattes de dix centimètres de long à la morsure particulièrement venimeuse. D’où ces créatures viennent-elles ? Comment ont-elles évolué ? Ces questions enflamment bientôt l’imagination du producteur Andrew Mason (L’Âme des guerriers, Dark City, Planète rouge, la trilogie Matrix) et le poussent à initier un film d’horreur situé dans les entrailles de la terre. Tandis que les scénaristes Bruce Hunt et Tegan West s’attellent à l’écriture du film, quelques-uns des plus grands spécialistes mondiaux de la plongée spéléologique sont sollicités en tant que consultants pour renforcer la crédibilité de l’histoire. Pour la mise en scène, Mason choisit Bruce Hunt. S’il s’agit de son premier film en tant que réalisateur, Hunt n’est pas un débutant puisqu’il dirigea les secondes équipes de Dark City, les trois Matrix, Australia et Don’t Be Afraid on the Dark. Ce solide technicien se confronte sans mal aux contraintes logistiques complexes du film, comme la construction d’un gigantesque réservoir pour les nombreuses scènes sous-marines requises par le scénario.

Le prologue se déroule pendant la guerre froide. Un groupe de pillards soviétiques et britanniques entreprend de fouiller une abbaye abandonnée du XIIIème siècle dans les Carpates et provoque un éboulement qui les enferme sous terre. Puis nous voilà dans les années 2000. Une équipe de scientifiques constutuée du docteur Nikolaï (Marcel Iures), de son associée le docteur Kathryn Jennings (Lena Headey) et du caméraman Alex Kim (Daniel Dae Kim), fouille le site de cette ancienne abbaye et y découvre un réseau de grottes souterraines qui s’étendent sur plusieurs kilomètres. Nikolaï engage alors un groupe de plongeurs professionnels mené par les frères McAllister (Cole Hauser et Eddie Cibrian) pour arpenter avec eux la rivière souterraine et les aider à explorer les secrets de cet univers inconnu. Sur place, ils ne sont pas au bout de leurs surprises. Plusieurs indices prouvent en effet que d’autres humains sont venus avant eux. Plus troublant : des créatures étranges semblent se cacher dans les crevasses et les roches. Et elles ne semblent guère amicales, c’est le moins qu’on puisse dire…

20 000 lieues sous les terres

Le défaut majeur de La Crypte est sans conteste son manque de surprises, et ce malgré un point de départ qui semblait singulier. Comment ne pas penser à Alien et Aliens lorsque ces créatures bestiales mi-humaines mi-reptiles mi-insectes aux mâchoires garnies de dents acérées surgissent de l’ombre pour attaquer les protagonistes ? Le designer Patrick Tatopoulos a beau se creuser les méninges pour tenter de concevoir des monstres originaux, il nous semble avoir déjà vu de tels prédateurs mille fois. D’autant que le scénario ne cherche jamais à échapper aux poncifs du genre. Ce petit groupe en danger dans une caverne peuplée de bêtes agressives nous évoque même l’inénarrable Aventure au centre de la Terre d’Alfredo B. Crevenna et la nouvelle « La Bête dans la caverne » d’H.P. Lovecraft. Avec ses péripéties répétitives, ses personnages peu attachants, sa réalisation fonctionnelle et ses mécanismes d’épouvante émoussés, La Crypte n’a pas beaucoup d’atouts en poche, malgré une poignée de séquences originales comme le suspense à front de falaise avec une Piper Perabo muée en véritable émule des artistes du Cirque du Soleil. Sur un sujet voisin, The Descent de Neil Marshall s’avérait bien plus convainquant et sut déplacer les foules en masse. La Crypte, lui, aura tout juste réussi à rembourser son budget de 30 millions de dollars. Ce sera la seule tentative de Bruce Hunt dans le domaine de la réalisation.

 

© Gilles Penso


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