NIGHT SWIM (2024)

Une famille s’installe dans une nouvelle maison dont la piscine semble hantée par une force ancienne et maléfique…

NIGHT SWIM

 

2024 – USA

 

Réalisé par Bryce McGuire

 

Avec Wyatt Russell, Kerry Condon, Amélie Hoeferle, Gavin Warren, Jodi Long, Nancy Lenehan, Eddie Martinez, Elijah J. Roberts, Rahnuma Panthaky

 

THEMA FANTÔMES

Au départ, Night Swim est un court-métrage d’horreur de quatre minutes que Bryce McGuire écrit et co-réalise en 2014 avec Rod Blackhurst. On y voit une jeune femme, incarnée par Megalyn Echikunwoke, qui prend un bain nocturne dans une piscine puis croit apercevoir une inquiétante silhouette s’approchant d’elle inexorablement… Efficace et malin, ce petit bout d’essai ne révolutionne certes pas le genre mais fait son petit effet dès sa mise en ligne sur YouTube où son nombre de vues grandit de manière impressionnante. McGuire, qui connaît bien ses classiques, avoue avoir puisé son inspiration dans Les Dents de la mer, Poltergeist, Abyss, Christine, L’Étrange créature du lac noir et même dans plusieurs souvenirs d’enfance personnels. Vice-président exécutif de la compagnie de production Atomic Monster, Judson Scott pense flairer là une bonne affaire et conseille à son partenaire James Wan de jeter un coup d’œil à Night Swim. Séduit, le créateur des franchises Saw et Conjuring en achète les droits pour en tirer un long-métrage. Et c’est Bryce McGuire lui-même qui est invité à écrire et réaliser le film.

Après un prologue nous annonçant immédiatement la couleur – une fillette est attaquée un soir dans la piscine familiale par une force inconnue et visiblement diabolique -, nous découvrons la famille Waller. Ray (Wyatt Russell, le fils du célèbre Kurt, héros de la série Monarch : Legacy of Monsters) est une ancienne star du base-ball dont la carrière s’est brisée net à cause du développement d’une sclérose en plaque. Pour prendre un nouveau départ, il s’installe avec sa femme et ses deux enfants dans une nouvelle maison avec piscine… celle du prologue, bien sûr. L’équipe d’entretien qui est embauchée pour remettre le bassin en route découvre que la piscine tire son eau d’une source souterraine de la région. Ce phénomène naturel semble avoir un effet extrêmement bénéfique sur Ray. Plus il s’y baigne, plus son état de santé semble en effet s’améliorer. Mais il y a une terrible contrepartie à cette rémission…

Méfiez-vous de l’eau qui dort

Night Swim version longue démarre plutôt bien. Les personnages sont crédibles, solidement interprétés, et le capital sympathie de Wyatt Russell emporte l’adhésion. Mais si l’aspect « naturaliste » du récit s’amorce de manière cohérente, suscitant l’attachement des spectateurs pour cette poignée de protagonistes aux problématiques tangibles, le plongeon dans le surnaturel fait perdre au film toute sa substance. Car les mécanismes de la peur convoqués par Bryce McGuire ne fonctionnent pas, s’appuyant souvent sur des effets faciles, des gimmicks déjà vus et une certaine paresse que ne parvient pas à contrebalancer une mise en scène parfois inventive. McGuire est visiblement sous l’influence de son « parrain » James Wan dont il cherche à retrouver l’esprit (en se référant principalement aux atmosphères anxiogènes des Conjuring et Insidious), mais tout ce que le réalisateur échafaude finit par tomber à l’eau (oui, c’est le cas de le dire). Plus l’intrigue avance, moins on y croit, et le caractère « train fantôme » du long-métrage (la séquence d’inquiétude pendant la « pool party » qui doit tout aux Dents de la mer, le dernier acte qui s’inspire très largement de Shining, les nombreuses apparitions spectrales qu’on croirait surgies d’un épisode de Scooby-Doo) finit par devenir embarrassant. Finalement, Night Swim aurait sans doute dû se cantonner au format court.

 

© Gilles Penso


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