LOCH NESS (1996)

Ted Danson incarne un cryptozoologue envoyé bien malgré lui au fin fond de l’Ecosse pour enquêter sur le plus célèbre des monstres aquatiques…

LOCH NESS

 

1996 – GB

 

Réalisé par John Henderson

 

Avec Ted Tanson, Joely Richardson, Kirsty Graham, Ian Holm, Nick Brimble, Harry Jones, Harris Yulin, James Frain

 

THEMA MONSTRES MARINS

Curieusement, le cinéma s’est montré assez peu prolifique vis-à-vis du monstre du Loch Ness, comme si cette énigme, ancrée dans une présumée réalité, perdait de son attrait lorsqu’elle devenait sujet de fiction. Il y eut bien quelques kitcheries comme The Secret of the Loch ou The Loch Ness Horror, et quelques apparitions furtives dans Le Cirque du docteur Lao, La Vie privée de Sherlock Holmes et Cheeseburger Film Sandwich, mais c’est assez maigre pour un si gros lézard. Finalement, le Loch Ness de John Henderson s’affirme comme l’un des premiers films centrés sur le célèbre monstre écossais et abordant le sujet avec un certain sérieux, même s’il s’inscrit avant tout dans le registre de la comédie sentimentale. Production principalement britannique, Loch Ness bénéficie de magnifiques extérieurs écossais et d’un confortable budget de douze millions de dollars. Ted Danson y interprète John Dempsey, un spécialiste des mystères zoologiques non élucidés qui, à contrecœur, est envoyé par son université pour percer la grisaille de l’Ecosse et y faire la preuve que le monstre du Loch Ness n’est qu’une légende.

Son ordre de mission est très clair : « Je veux que vous ne trouviez pas le monstre », lui demande le docteur Mercer (Harris Yulin), son supérieur. « Je veux que vous utilisiez le dernier cri de la technologie pour prouver qu’il n’est pas là ». Après avoir loué un bateau qu’il truffe d’équipements océanographique haut de gamme, John passe le lac au peigne fin et rentre effectivement bredouille de chacune de ses expéditions. « Je suis une blague », constate-t-il avec amertume. « Je suis le type qui pourchasse les Looney Tunes ! ».  S’il ne trouve aucun monstre, John se prend d’affection pour Laura (Joely Richardson), la propriétaire de l’auberge, et pour Isabel (Kirsty Graham), sa fillette de neuf ans. Mais qu’on se rassure : le monstre finira bien par pointer le bout de son museau, sinon le film n’aurait pas sa place ici. En accord avec la plupart des témoignages connus, il s’agit d’une très fidèle réplique du plésiosaure tel que le décrivent les paléontologues.

« Je suis le type qui pourchasse les Looney Tunes ! »

Mélange de marionnettes animatroniques grandeur nature et d’images de synthèse photo-réalistes, la créature est une belle réussite. « Il me semble qu’on peut dire que c’est un Jurassic Park européen, dans la mesure où les technologies employées sont similaires. », nous affirmait d’ailleurs à ce propos Ken Houston, superviseur des effets visuels. « L’animation des monstres tire parti du savoir-faire des marionnettistes du Jim Henson’s Creature Shop tout en profitant des dernières innovations en matière d’effets numériques. Pour la tête et le cou, un manipulateur entrait donc sa main dans une espèce de gant garni de capteur, et chacun de ses mouvements était ensuite reproduit par la créature en 3D » (1). Cette apparition tant espérée – et bien tardive – est la matérialisation d’un fantasme collectif ancré dans les esprits depuis plus de quinze siècles. Son impact est donc autant imputable à la réussite technique qu’au bouleversement dramatique qu’elle engendre au bout d’un récit un tantinet longuet. Car au-delà de ce climax purement fantastique, Loch Ness demeure une bluette gentille débordant de bons sentiments en tirant sans doute trop fort sur la corde sensible, d’où un succès et une popularité tout relatifs.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en mai 1996.

 

© Gilles Penso


Partagez cet article