FOUNTAIN OF YOUTH (2025)

Un chasseur de trésors embarque sa sœur, son neveu et une petite équipe de chercheurs sur les traces de la légendaire Fontaine de Jouvence…

FOUNTAIN OF YOUTH

 

2025 – USA

 

Réalisé par Guy Ritchie

 

Avec John Krasinski, Natalie Portman, Eiza Gonzalez, Domhnall Gleeson, Arian Moayed, Laz Alonso, Carmen Ejogo, Stanley Tucci, Benjamin Chivers

 

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE

Un film d’aventures exotico-fantastique avec Josh Krasinski et Natalie Portman sous la direction de Guy Ritchie ? Sur le papier, l’initiative était prometteuse. À l’écran, c’est une autre histoire. Car de toute évidence le réalisateur d’Arnaques, crimes et botaniques ou de Snatch n’a plus du tout la même niaque qu’autrefois. Notre homme est manifestement plus enclin à entrer dans les moules confortables du blockbuster familial (souvenons-nous de son laborieux Aladdin) qu’à bousculer les conventions filmiques comme il le fit en début de carrière. Quant à Krasinski (l’homme derrière la saga Sans un bruit) et Portman (qu’on ne présente plus), ils touchent leur chèque généreux en assurant le service minimum, bien conscients que ce téléfilm est formaté pour une plateforme de streaming, autrement dit qu’il s’adresse à un public peu exigeant à qui l’on offre le sentiment d’une satisfaction aussi immédiate (des têtes d’affiche, de l’action, des effets spéciaux, de l’humour, du dépaysement) qu’éphémère. De toute évidence, Fountain of Youth est un film qui se regarde distraitement puis s’oublie aussitôt. Dommage tout de même de voir un si beau potentiel et un tel budget (180 millions de dollars, tout de même) sacrifiés sur l’autel du « fast food filmique ».

Krasinski incarne ici Luke Purdue, un ancien archéologue déchu qui mène une vie de hors-la-loi rythmée par quelques coups d’éclat. En Thaïlande, il dérobe un mystérieux tableau à une organisation criminelle, déjouant au passage les plans de la troublante Esme (Eiza Gonzalez) et de ses sbires, bien décidés à mettre la main sur la toile. De retour à Londres, il débarque à l’improviste chez sa sœur Charlotte (Natalie Portman), conservatrice de musée en pleine procédure de divorce. Mais ce n’est pas pour renouer les liens familiaux : Luke s’empare d’un autre tableau dans le musée de Charlotte et l’entraîne dans une fuite aussi précipitée que périlleuse, épaulé par ses acolytes Murphy (Laz Alonso) et Deb (Carmen Ejogo). Sous le feu des questions de l’inspecteur d’Interpol Jamal Abbas (Arian Moayed), Charlotte perd son poste. Furieuse, elle confronte son frère dans sa planque, où elle rencontre Owen Carver (Domhnall Gleeson), magnat sans scrupules atteint d’un cancer incurable. Ce dernier finance l’expédition clandestine de Luke : une chasse au trésor ambitieuse sur les traces de leur défunt père, lui aussi explorateur. Leur objectif ? Retrouver la mythique Fontaine de Jouvence.

Les fables de la Fontaine

Il ne faut pas chercher bien loin pour comprendre quelles sont les sources d’inspiration de Fountain of Youth. Pour concocter son récit, James Vanderbilt puise tranquillement dans la franchise Indiana Jones et dans le Da Vinci Code. Capable du meilleur (Zodiac) comme du pire (Independence Day : Resurgence), le scénariste fait ici preuve d’une manifeste paresse d’écriture qui, au-delà d’un permanent effet de déjà-vu (qui culmine avec le plagiat pur et simple du climax d’Indiana Jones et la dernière croisade), démontre une fâcheuse tendance à prendre son public pour un imbécile. La preuve : une manie bizarre de répéter sans cesse les mêmes informations (combien de fois nous dit-on que Luke et Charlotte sont frères et sœur, que le mantra de leur père était de « préférer le voyage au butin », que leur commanditaire est gravement malade ?), comme si les spectateurs des films « à domicile » devaient être plus stimulés que les autres de peur qu’ils perdent le fil d’une intrigue pourtant filiforme. Ritchie tente bien de caviarder son film de séquences mouvementées pour faire bonne mesure (poursuites, cavalcades, fusillades, explosions), et montre un indéniable savoir-faire en ce domaine. Mais rien non plus que nous n’ayons déjà vu ailleurs. Et comme en outre la bande originale de Christopher Benstead est une véritable souffrance pour les oreilles, voilà qui ne facilite guère notre implication. Un coup dans l’eau, donc, malgré des prémisses pleines de promesses.

 

© Gilles Penso

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