

Traci Lords affronte un extra-terrestre en quête de sang frais dans ce remake d’un petit classique de la SF des années 50…
NOT OF THIS EARTH
1988 – USA
Réalisé par Jim Wynorski
Avec Traci Lords, Arthur Roberts, Lenny Juliano, Ace Mask, Roger Lodge, Rebecca Perle, Michael DeLano, Becky LeBeau, Monique Gabrielle, Roxanne Kernohan
THEMA EXTRA-TERRESTRES
Alors qu’il est en pleine post-production de Big Bad Mama II, le réalisateur Jim Wynorski tombe sur une vieille copie de Pas de cette Terre, petit classique de la science-fiction réalisé à bas prix par Roger Corman en 1957, et propose d’en faire un remake dans les mêmes conditions qu’à l’époque : même planning de tournage express, même budget (rajusté à l’inflation) et même trame. Corman accepte bien sûr avec enthousiasme. Comme son modèle, Le Vampire de l’espace raconte les mésaventures d’une infirmière confrontée à un extraterrestre vampire. Si le scénario est le même, Wynorski tient à injecter dans sa version de l’humour et du sexe. Les victimes de l’alien en perdition sont donc de préférence jeunes, jolies, en petite tenue ou carrément nues (y compris des prostituées et des strip-teaseuses). Pour le rôle féminin principal, le réalisateur choisit Traci Lords qui, après un début de carrière hyperactif dans l’industrie du X, cherche à rejoindre le cinéma « mainstream ». Cela dit, si l’actrice tient cette fois-ci à jouer la plupart des séquences du Vampire de l’espace en restant habillée, elle sacrifie au cliché de la tenue de l’infirmière court-vêtue et continue à dévoiler généreusement son anatomie (en sortie de bain, en maillot, tous les prétextes sont bons). Sa présence dans le film est de toute évidence un argument marketing majeur.


À ces écarts impudiques près, Le Vampire de l’espace reprend fidèlement l’intrigue de Pas de cette Terre. La plupart des scènes sont reproduites quasiment à l’identique, y compris celle du vendeur d’aspirateur jadis joué par Dick Miller (et incarné ici par Michael DeLano). L’avenante infirmière Nadine Stacy (Traci Lords), employée du docteur Rochelle (Ace Mask), fait donc la rencontre d’un patient inhabituel, Monsieur Johnson (Arthur Roberts), qui est habillé en noir, trimballe une mallette énigmatique, porte des lunettes de soleil et demande de toute urgence une transfusion sanguine. Après avoir analysé le sang de Johnson, le docteur découvre avec surprise qu’il possède des caractéristiques très inhabituelles. Johnson propose d’engager Nadine pour travailler chez lui et lui administrer des transfusions régulières. Avec l’aide de son petit ami Harry (Roger Lodge), la jeune femme découvre bientôt que Johnson est un émissaire de la planète Davanna, qui cherche à se procurer le sang humain dont son peuple a besoin pour survivre…
Du sang pour Davanna
Le générique de début donne immédiatement le ton, puisqu’il s’agit d’un joyeux fourre-tout où s’assemblent dans l’anarchie la plus totale toute une série d’extraits de films d’horreur et de science-fiction produits par Roger Corman (Piranhas, Les Mercenaires de l’espace, Mutant, Les Monstres de la mer) qui n’ont aucun rapport avec Le Vampire de l’espace mais permettent à Wynorski de saturer l’écran de monstres et d’hémoglobine sans rien dépenser, le tout sur une musique électronique survoltée de Chuck Cirino. Le film se joue volontairement de tout réalisme. Le décor du cabinet du médecin, par exemple, est orné de fioles emplies de liquides de toutes les couleurs, tandis que tous les personnages féminins du film ont des mensurations de playmates. Y compris une extra-terrestre en bikini (Rebecca Perle) qui se fait transfuser de l’hémoglobine contaminée et se transforme en tueuse assoiffée de sang avant de mourir de la rage ! Les effets vidéo utilisés pour montrer le regard aveuglant de l’alien et le flux d’énergie qui s’échappe de ses victimes sont extrêmement kitsch, mais ils ne tranchent pas avec le ton et le style de ce remake déjanté. Car si Le Vampire de l’espace est plutôt mal fichu, il se regarde avec plaisir. Le film est sans prétention, ne se prend jamais au sérieux et laisse deviner une certaine bonne humeur communicative derrière la caméra. Il connaîtra d’ailleurs un gros succès lors de son exploitation en vidéo à la fin des années 80.
© Gilles Penso
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