

Plus mouvementé que les deux précédents opus de la saga du « bong maléfique », celui-ci met en scène de nouvelles créatures délirantes…
EVIL BONG 666
2017 – USA
Réalisé par Charles Band
Avec Mincy Robinson, Sonny Carl Davis, Robin Sydney, Jessica Morris, Peter Badalamenti, Caleb Hurst, Orson Chaplin, Tonya Kay, Jonathan Katz
THEMA DIABLE ET DÉMONS I PETITS MONSTRES I SAGA EVIL BONG I KILLJOY I GINGERDEAD MAN I CHARLES BAND
Face à la médiocrité des deux opus précédents, on aurait pu logiquement croire que la saga Evil Bong était arrivée à son terme et n’intéressait plus personne. Mais les fans des productions Full Moon constituent une base solide et enthousiaste, comme le prouvent les 20 000 dollars réunis grâce à une campagne de levée de fonds participative lancée par Charles Band pour aider à financer ce sixième opus. Une partie de la petite troupe habituelle se retrouve donc pour Evil Bong 666 qui, s’il n’a rien pour marquer durablement les mémoires et encore moins l’histoire du cinéma, se révèle beaucoup plus généreux, délirant et drôle que ses routiniers prédécesseurs. Depuis que Larnell, le Evil Bong et le Gingerdead Man ont été aspirés dans un monde parallèle (en l’occurrence à l’intérieur de l’esprit libidineux de ce bon vieux Rabbit toujours incarné par Sonny Carl Davis), nous découvrons que les choses ont changé. C’est désormais Mindy (Mincy Robinson), ancienne employée de Rabbit, qui reprend en main la boutique « Ebee’s Magical Weed Dispensary » sur Venice Beach. Relookée façon Morticia Addams et rebaptisée Lucy Furr, elle est désormais adoratrice de Satan, d’où la déco gothique digne d’Halloween dont elle a affublé le magasin.


Très éloignée de la Mindy blonde et acidulée que nous présentaient les films précédents, celle-ci affirme de plus noirs desseins. Elle désire en effet ouvrir un portail qui l’emmènerait dans un monde infernal nommé Sexy Hell. Pour y parvenir, elle va devoir accorder ses plans avec ceux de Ebee, le bong maléfique qui vient de s’échapper et qui rêve une nouvelle fois de dominer le monde. À partir de là, le scénario déjà passablement confus part dans tous les sens, envoyant valdinguer une grande partie de ses personnages dans le monde du Sexy Hell dirigé par le diabolique Belzeebub (Peter Badalamenti, le cyclope de Unlucky Charms) et ses démones topless. En pleine folie créatrice, Rabbit annonce alors solennellement : « pour lutter contre un monstre, il faut créer un autre monstre ». Ebee et lui s’habillent alors comme des docteurs Frankenstein, mélangent toutes sortes d’ingrédients et fabriquent une sorte d’homuncule qu’ils soumettent à la foudre. Ainsi naît (roulements de tambour…) le Gingerweed Man !
Un nouveau petit monstre
Si toutes sortes de clients – nouveaux ou aperçus dans les films précédents – défilent dans la boutique selon le rituel établi depuis quelques opus déjà, cet Evil Bong 666 entend bien pousser le grain de folie un peu plus loin. D’où ses incursions dans le Sexy Hell, un monde parallèle jonché de statues féminines géantes et survolé par des poitrines volantes ! Le concept s’avère gentiment surréaliste, même si la mise en forme est bâclée, faute d’effets visuels dignes de ce nom. Non content de continuer le crossover avec la saga Gingerdead Man, ce sixième épisode greffe également des éléments de la franchise Killjoy puisque Robin Sydney intervient ici dans le rôle de la fausse Batty Boop, compagne du clown démoniaque. L’actrice aura donc eu l’occasion de jouer trois personnages distincts dans la série Evil Bong, puisqu’elle fut aussi Sarah Leigh (la pâtissière qui créa le Gingerdead Man) et Luann (la petite amie de Larnell). Le Gingerweed Man qui surgit en fin de métrage n’est pas une création particulièrement convaincante, du côté du design, mais voir un nouveau petit monstre enrichir le « Charles Band Cinematic Universe » est toujours agréable. Cette créature parfaitement improbable utilise comme arme un pistolet qui projette des joints directement dans la bouche de ses victimes ! Si nous sommes loin de la réussite d’un Killjoy Goes to Hell, cet opus a le mérite de sortir de la monotonie dans laquelle s’encroûtaient les épisodes précédents pour offrir plus de spectacle et de gags visuels. Le générique de fin nous annonce un épisode suivant baptisé Gingerdead Man : Rebaked, mais la suite s’appellera en réalité Evil Bong 777.
© Gilles Penso
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