EVIL BONG HIGH-5 (2016)

La saga Evil Bong se poursuit inlassablement, défiant la logique et le bon goût pour continuer à conter les méfaits de la « pipe diabolique »…

EVIL BONG HIGH-5

 

2016 – USA

 

Réalisé par Charles Band

 

Avec Sonny Carl Davis, Robin Sydney, Amy Paffrath, John Patrick Jordan, Chance A. Rearden, Mindy Robinson, Rorie Moon, Jacob Witkin, Jonathan Katz

 

THEMA DIABLE ET DÉMONS I PETITS MONSTRES I SAGA EVIL BONG I GINGERDEAD MAN I CHARLES BAND

À la fin de Evil Bong 420, les quatre personnages principaux se retrouvaient aspirés dans le monde de Ebee, le bong maléfique. En toute logique, nous retrouvons Larnell (John Patrick Jordan), Rabbit (Sonny Carl Davis), Sarah (Robin Sydney) et Velicity (Amy Paffrath) immergés dans cet univers bizarre jonché de volcans aux fumées doucereuses, de crânes grimaçants et de filles dénudées. Le premier quart d’heure du film est donc réalisé dans des décors en image de synthèse bon marché, au sein desquels sont incrustés de manière très hasardeuses nos quatre comédiens. Le caractère « cheap » de l’entreprise saute aux yeux dès l’entame, mais ceux qui sont familiers avec l’improbable franchise Evil Bong ne sont pas particulièrement dépaysés. À notre quatuor s’ajoute le Gingerdead Man, le petit bonhomme en pain d’épices jadis psychopathe et désormais radouci par les volutes de marijuana. Ses aventures solo s’étant achevées avec Gingerdead Man 3, le biscuit humanoïde squatte désormais la saga Evil Bong où il joue les vedettes invitées – sans y ajouter de plus-value particulière, avouons-le. Comme l’épisode précédent, qui tirait à la ligne avec une impressionnante paresse scénaristique, celui-ci va solliciter beaucoup de tolérance de la part de ses spectateurs.

Alors qu’ils cherchent en vain à s’échapper de ce monde parallèle qui n’est pas le leur, nos héros se heurtent à Ebee (à qui Michelle Mais prête toujours sa voix), bien décidée à les soumettre à un chantage. S’ils veulent rentrer chez eux, ils vont devoir l’aider à planifier sa domination du monde. Il leur faut donc investir une nouvelle boutique à Los Angeles et y vendre des tonnes de son cannabis ensorcelé jusqu’à récolter la coquette somme d’un million de dollars. Or ils n’ont que trente jours pour y parvenir. Leur mission semble impossible, mais ils sont bien obligés de l’accepter. D’autant que seuls Larnell, Rabbit et le Gingerdead Man sont renvoyés sur Terre. Sarah et Velicity, elles, sont retenues en otages dans le « bong word » et livrées aux griffes de deux gardiennes dominatrices aux seins nus, les « Poonishers » (Raylin Joy et Adriana Sephora). Voilà pour le scénario…

La petite boutique des odeurs

Passé le prologue sur fond vert, l’intégralité d’Evil Bong High-5 se déroule dans le décor unique d’une boutique baignée dans l’odeur du cannabis, enchaînant une série de saynètes où les acteurs se contentent la plupart du temps de discuter en champ et contre-champ. La réplique de Larnell « tout cela a-t-il un intérêt ? » nous vient alors forcément à l’esprit. Le principe du film consiste à faire défiler un maximum de personnages issus des épisodes précédents. Nous retrouvons donc tour à tour la sémillante serveuse Phoebe (Mindy Robinson), le grand-père de Larnell (Jacob Witkin), les rednecks du film précédent (Circus-Szalewski et Kaius Harrison), la toujours impudique Candy (Rorie Moon), le coupe de clients asiatiques caricaturaux (Tian Wang et Jinhee Joung), le réalisateur David DeCoteau qui continue à faire des blagues sur son homosexualité, le journaliste David Del Valle, un duo de junkies passablement défoncés (Caleb Hurst et Orson Chaplin) et le fermier porcin Hambo (Chance A. Rearden) flanqué de son caddie plein de produits dérivés. Lorsque ce dernier apparaît, le film se transforme carrément en vidéo de téléachat, puisque le site web « badassdolls.com » apparaît plein écran une bonne demi-douzaine de fois pour promouvoir les poupées vendues sur le site de Full Moon ! Pour continuer à repousser les limites du n’importe quoi, Gingerdead Man s’accouple une fois de plus à Candy, relayé aussitôt par la poupée Ooga Booga ! A l’issue de ce délire généralisé, le générique de fin nous annonce la sortie imminente de Evil Bong 666. Mais même les fans les plus indécrottables des films Full Moon commencent sérieusement à voir leur intérêt émoussé.

 

© Gilles Penso

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