EVIL BONG 2 : KING BONG (2009)

Les victimes du bong maléfique voyagent jusqu’en Amazonie pour découvrir les origines du mal et affronter une tribu de sauvageonnes topless…

EVIL BONG 2 : KING BONG

 

2009 – USA

 

Réalisé par Charles Band

 

Avec John Patrick Jordan, Amy Paffrath, Sonny Cartl Davis, Brett Chukerman, Mitch Eakins, Brian Lloyd, Jacob Witkin, Robin Sydney, Michelle Mais, Michael Shepperd

 

THEMA DIABLE ET DÉMONS I SAGA EVIL BONG I CHARLES BAND

Très heureux de son Evil Bong, qui ne brille pas par sa finesse mais a le mérite d’assumer sa bêtise joyeuse et son délire permanent, Charles Band décide rapidement de l’affubler de plusieurs suites dans l’espoir d’en tirer une véritable franchise – et accessoirement de vendre plus de produits dérivés via le site internet de Full Moon. Voici donc Evil Bong 2 : King Bong, dont le titre dit bien sa volonté de dépasser le concept initial – somme toute très limité – pour offrir aux spectateurs de nouveaux grains de folie. Sous le pseudonyme d’August White, le scénariste Dominic Muir (déjà auteur du premier film ainsi que de Critters, Decadent Evil, Doll Graveyard, The Gingerdead Man et tout un tas d’autres séries B produites par Band) s’autorise donc à peu près tout et n’importe quoi, ses seules contraintes étant comme toujours un budget ridicule et un tournage de cinq ou six jours grand maximum. Incarné désormais par Brett Chuckerman (qui remplace au pied levé David Weidoff, héros du premier film), Allistair McDowell n’est plus tout à fait le personnage central de l’histoire mais plutôt une sorte de « passeur » qui se retrouve un peu à l’arrière-plan.

Le début du film nous apprend que même si le bong maléfique a été détruit, ses effets se font encore ressentir et prennent même des proportions alarmantes. Bachman (Mitch Eakins) est en effet victime de régulières crises de narcolepsie et d’amnésie, Brett (Brian Lloyd) a triplé de volume à force d’une boulimie permanente et Larnell (John Patrick Jordan) est saisi par des pulsions sexuelles soudaines et incontrôlables. Appelé à la rescousse pour les aider à gérer cette situation intenable, Allistair en conclut qu’ils subissent de manière extrême les effets secondaires de la marijuana : la fatigue, la faim et rejet des inhibitions. Pour trouver une solution, nos héros se mettent sur les traces de l’origine du bong démoniaque, au cœur de la jungle amazonienne. Sur place, ils rencontrent la scientifique Velicity (Amy Paffrath) qui leur parle de la tribu Poontang, sans doute à l’origine du bong. Elle-même pratique des expériences avec une marijuana locale qui, selon elle, pourrait avoir des vertus médicinales révolutionnaires. Tout converge vers le surgissement d’un bong encore plus redoutable que celui que nous connaissions : le King Bong !

Le crâne qui fume

Evil Bong 2 ne dure qu’une heure et quart, dont les six premières minutes sont occupées par un long résumé du premier épisode et un générique interminable. Autant dire que Charles Band ne cache pas son intention de tirer à la ligne. Et effectivement, le film avance à tous petits pas au fil d’une intrigue filiforme. Car il ne se passe pas grand-chose dans ce second opus, au cours duquel les protagonistes passent le plus clair de leur temps à échanger des dialogues stupides en fumant. Certes, le décor amazonien – reconstitué, bien sûr, dans un petit coin de forêt californienne – apporte une touche d’exotisme bienvenue, et le film s’égaie avec l’apparition d’une tribu de sauvageonnes aux seins nus qui semblent tout droit sorties de Cannibal Women ou Cave Girl Island. Mais c’est tout de même un peu court. La vedette incontestée du film, c’est le bien nommé King Bong, sorte de crâne grimaçant à la voix suave, qui ponctue chacune de ses répliques (prononcées par l’acteur Michael Shepperd) d’un tonitruant « motherfucker ». On doit sa conception au maquilleur spécial Jeff Farley (Prison, Wolf, La Mort vous va si bien), qui signe aussi l’un des effets les plus réussis du film : le surpoids excessif de Brett, à grand renfort de prothèses en mousse de latex. Evil Bong 2 est donc un joyeux foutoir sans autre ambition que d’enchaîner les séquences absurdes. Mention spéciale à ce passage délirant parodiant La Mouche noire, où Sonny Carl Davis se retrouve transformé en joint par les indigènes topless, criant un pathétique « Help me ! » pendant que King Bong s’apprête à le fumer. Évidemment, un Evil Bong 3 ne tardera pas à prolonger ce joyeux non-sens.

 

© Gilles Penso

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