TREMORS 6 : A COLD DAY IN HELL (2018)

Décidément, les vers géants sont partout. Après le désert américain, le Mexique et l’Afrique, les voilà qui débarquent en plein cercle Arctique…

TREMORS : A COLD DAY IN HELL

 

2018 – USA

 

Réalisé par Don Michael Paul

 

Avec Michael Gross, Jamie Kennedy, Jay Anstey, Alistair Moulton Black, Paul du Toit, Keeno Lee Hector, Danny Keogh, Greg Kriek, Tanya van Graan, Jamie-Lee Money

 

THEMA INSECTES ET INVERTÉBRÉS I SAGA TREMORS

Pour relancer une saga qui compte déjà plus de vingt-cinq ans de bons et loyaux services, rien de tel qu’un changement de décor. Après avoir fait onduler leurs anneaux sous le soleil écrasant des plaines africaines dans Tremors 5 : Bloodlines, les vers géants migrent cette fois vers les vastes étendues arctiques. Du moins, c’est ce que promet ce sixième opus. Car si l’action est censée se dérouler au Nunavut, dans le grand Nord canadien, les caméras, elles, n’ont jamais quitté l’Afrique du Sud. Initialement, l’équipe envisage pourtant de s’installer dans les montagnes bulgares. Mais un épisode météorologique extrême – l’une des plus violentes tempêtes de neige de l’histoire du pays – bouleverse ce plan initial. Résultat : retour en terrain connu pour le réalisateur Don Michael Paul et ses équipes, déjà derrière la caméra sur l’épisode précédent. Pour justifier un décor peu fourni en neige et en glace, malgré sa localisation sur le cercle Arctique, le scénario invoque le réchauffement climatique. Pas bête.

Endetté jusqu’aux dents auprès du gouvernement, Burt Gummer (l’indéboulonnable Michael Gross) doit tant d’argent au fisc qu’il risque de perdre sa propriété et tous ses biens. Au bout du rouleau, il reçoit un appel du professeur Rita Sims (Tanya van Graan), qui se retrouve confrontée avec de gigantesques Graboïdes en plein Canada. Le chasseur de monstres accepte de se rendre sur place, en compagnie de son fils Travis (Jamie Kennedy). Là, leur avion atterrit en catastrophe suite à une rencontre imprévue avec un « Ass Blaster ». En découvrant la petite équipe de scientifiques installée sur place, Gummer se rend compte qu’un autre groupe, militarisé celui-là, s’est établi à proximité pour un projet américano-canadien top secret. Il ne lui faut pas longtemps pour supposer qu’ils envisagent d’utiliser les Graboïdes comme armes biologiques. Que ces suppositions soient fondées ou non, les monstres rampants et volants n’entendent pas se laisser dompter et ont visiblement décidé de transformer tous les membres de cette expédition canadienne en petit déjeuner.

Canadian Bacon

Visuellement, Tremors 6 met le paquet. Les effets numériques, confiés à la société bulgare Cinemotion (déjà responsable du volet précédent), sont supervisés par Victor Trichkov et tiennent la route. Les séquences d’attaque autour de la station de recherche sont nerveuses, ponctuées de généreux effets pyrotechniques et de destructions en cascade. Côté ambiance, le film conserve la formule gagnante : un savant dosage d’action, de comédie et d’horreur, assorti d’une mécanique de western classique, celle du fort assiégé. Burt et ses alliés doivent tenir coûte que coûte face à un ennemi qui surgit de toutes parts. Dommage que la promesse d’un décor polaire ne soit tenue que lors du prologue. Le décor arctique aurait pu renouveler cette mécanique qui commence inévitablement à sentir le déjà-vu. Sur le plan narratif, le film introduit tout de même deux nouveautés intéressantes. La première est l’apparition de Valerie (Jamie-Lee Money), fille de Val McKee, le héros du tout premier Tremors campé par Kevin Bacon. Ce clin d’œil malin relie directement ce sixième opus aux origines de la saga. La seconde est l’état de santé de Burt. Infecté par un parasite depuis son séjour forcé dans l’estomac d’un Graboïde (dans une scène mémorable de Tremors 3), il doit désormais composer avec une menace plus intime et plus inéluctable. Cette fragilité donne à son personnage, jusque-là quasi indestructible, une dimension dramatique inattendue. Alors certes, Tremors 6 ne révolutionne pas la franchise, mais il en perpétue l’esprit. C’est une série B honnête, rythmée et suffisamment généreuse pour satisfaire les amateurs des grands monstres invertébrés.

 

© Gilles Penso

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