

Deux jeunes femmes délaissées par leurs maris visitent une ville historique de l’Ouest et se retrouvent soudain propulsées en l’an 1888…
TIMEGATE : TALES OF THE SADDLE TRAMPS
1999 – USA
Réalisé par Dan Golden
Avec Amy Lindsay, Kim Yates, Nicholas Franklin Bray, Jim Stevens, Michelle Bauer, Ambert Newman, Shannon Malone, J.R. Kuykendall, Taimie Hannum, Collin Toran
THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS I SAGA CHARLES BAND
Timegate est au départ le nom d’un concept avorté du créateur d’effets spéciaux Jim Danforth (Jack le tueur de géants), sorte de Jurassic Park avant l’heure racontant la mésaventure de touristes envoyés à l’époque des dinosaures. Charles Band a-t-il eu vent du projet ? Toujours est-il qu’il décide de s’emparer de ce titre pour un long-métrage qui n’a strictement rien à voir : un petit film érotico-fantastique conçu pour alimenter le catalogue « Surrender » que Band et son coproducteur Pat Siciliano inaugurèrent en 1996 avec Virtual Encounters. Ce n’est pas la première fois que les protagonistes des films de Charles Band voyagent dans le temps jusqu’à l’époque du Far West. C’était déjà le cas dans Ghost Town, Alien Abduction, Virtual Encounters 2, Phantom Town ou Timeslingers. Sans compter les westerns de SF qu’il conçut pour profiter d’un décor complet digne de Sergio Leone construit sur les plateaux de la société roumaine Castel Films à Bucarest, comme Oblivion, Oblivion 2 et Petticoat Planet. Avec Timegate, notre homme est donc en terrain connu. Si ce n’est que cette fois-ci, le tournage se déroule intégralement en Californie, avec un nombre de décors très limités – principalement un saloon et un tipi qui trône au milieu d’un bout de terrain désertique.


Les personnages principaux de Timegate sont Grace (Amy Lindsay) et Jenifer (Kim Yates), deux amies qui souffrent d’être un peu délaissées par leurs époux, Howard (Nicholas Franklin Bray) et Ray (Jim Stevens), très accaparés par leur travail commun – car tous deux sont collègues. Chacune trompe son ennui à sa manière, la première en se donnant au premier employé d’hôtel venu – redéfinissant de manière énergique la notion de « room service » -, la seconde en se morfondant lamentablement. Leurs hommes étant pris par un rendez-vous d’affaires, Grace et Jenifer décident d’aller visiter une vieille ville de l’Ouest muée en attraction touristique. Désespérée face à un miroir qui trône dans un ancien saloon, Jenifer se lamente : « je ne suis pas désirable, j’aimerais disparaître ! » Or son vœu se réalise. Elle se volatilise, tout comme Grace, et traverse le miroir. Les deux amies réapparaissent au même endroit… mais un siècle dans le passé. Désormais plongées dans une ambiance de western, elles vont devoir s’adapter à cette situation inattendue et trouver le moyen de regagner leur époque.
La quéquette de l'Ouest
Le fil de l’intrigue de Timegate est aussi ténu que le prétexte qui sert à projeter ses héroïnes dans le passé. Car tout ici ne sert qu’à accumuler un maximum de parties de jambe en l’air entre les filles et les cowboys. Il y a certes une petite idée amusante dans le scénario, qui permet à Grace et Jenifer de rencontrer les ancêtres de leurs époux respectifs : l’un est shérif, l’autre révérend, et aucun ne saura résister aux charmes de ces visiteuses d’une autre époque. En les séduisant, pourront-elles modifier le cours du temps et améliorer leurs relations futures avec Howard et Ray ? Autant dire que le film effleure à peine cette question, bien plus porté sur les scènes de fesses que sur les paradoxes temporels. Même chose pour cette vague enquête policière censée pimenter l’intrigue. La quête de l’assassin de l’adjoint du shérif tourne court dans la mesure où l’identité du coupable est très facile à deviner. Le casting nous permet d’apercevoir quelques visages familiers, comme la scream queen Michelle Bauer (Hollywood Chainsaw Hookers, Evil Toons, Dinosaur Island), la peu pudique Amber Newman (Dungeon of Desire) ou cette bonne vieille trogne de Irwin Keyes, second couteau dans des films aussi divers que Les Guerriers de la nuit, Le Droit de tuer ou La Famille Pierrafeu. Passées les 80 minutes réglementaires, le film renvoie Grace et Jenifer à leur époque et hop, le tour est joué. C’est ce qu’on appelle le service minimum.
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