LES AVENTURES DE TARZAN À NEW YORK (1942)

Boy ayant été enlevé par un chasseur de fauves peu scrupuleux, Tarzan et Jane s’envolent pour Manhattan afin de le retrouver…

TARZAN’S NEW YORK ADVENTURE

 

1942 – USA

 

Réalisé par Richard Thorpe

 

Avec Johnny Weissmuller, Maureen O’Sullivan, Johnny Sheffield, Virginia Grey, Charles Bickford, Paul Kelly, Chill Wills, Cy Kendall, Russell Hicks

 

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE I TARZAN

Les Aventures de Tarzan à New York marque le point final du cycle des aventures de l’homme-singe inspiré par Edgar Rice Burroughs sous l’égide du studio MGM. Johnny Weissmuller continuera à incarner le roi de la jungle par la suite, mais ce seront des productions plus modestes, plus « pulp » et souvent moins mémorables. Enchaîné seulement un mois après la fin du tournage du Trésor de Tarzan, ce sixième opus part d’un contexte familier – la famille soudée que constituent Tarzan, Jane et Boy, isolés dans leur petit paradis sauvage en compagnie d’animaux complices – pour mieux nous transporter ailleurs à mi-parcours du métrage. Conscients qu’il s’agit d’un chapitre final, le réalisateur Richard Thorpe et les producteurs se « débarrassent » presque des passages obligatoires, quitte à réutiliser encore bon nombre de stock-shots empruntés notamment à Tarzan trouve un fils, pour pouvoir ensuite casser la mécanique et changer de contexte. Le motif du « poisson hors de l’eau » est annoncé dès le titre du film, qui juxtapose deux éléments qui n’ont à priori rien à faire ensemble – Tarzan et New York – afin de surprendre les spectateurs. Le défi est d’autant plus audacieux que le film s’efforce d’équilibrer deux tonalités contraires : le drame et la comédie.

Le scénario assure d’emblée une continuité directe avec le film précédent, dans la mesure où Boy, qui a beaucoup entendu parler d’avions dans Le Trésor de Tarzan, a développé une fascination qui le pousse désormais à désirer en voir un vrai de ses propres yeux. L’occasion se présente lorsqu’un appareil atterrit dans la jungle, tout près de l’escarpement sauvage où Tarzan, Jane et lui ont bâti leur havre de paix digne du jardin d’Eden. N’y résistant pas, il rend visite aux hommes venus de la civilisation : un pilote (Paul Kelly), un chasseur (Charles Bickford) et un dompteur (Chill Wills) venus capturer des lions pour le cirque qui les emploie. En découvrant la manière étonnante avec laquelle Boy parle aux animaux et la complicité qui le lie à un trio d’éléphanteaux, le dompteur imagine déjà les affiches : « L’enfant roi de la jungle ». Attaqués par un lion, puis par la peuplade des Jaconis, ils prennent la fuite en avion et emmènent Boy avec eux, persuadés que Tarzan et Jane sont morts dans un incendie provoqué par la tribu belliqueuse. Mais notre couple vedette a survécu et prend un avion postal depuis le village du coin en direction de New York…

La jungle urbaine

Beaucoup plus porté sur l’humour que les films précédents, Les Aventures de Tarzan à New York s’amuse même à cligner de l’œil vers le célèbre dialogue « Moi Tarzan, toi Jane ». Les situations cocasses nées de la confrontation de Tarzan avec une civilisation qui lui est inconnue abondent, comme l’essayage de costume chez un tailleur ou la découverte d’une douche dans un hôtel. Mais bien souvent, c’est Cheeta qui lui vole la vedette. La guenon sème la zizanie un peu partout où elle passe, essaie une fontaine à eau, passe des coups de fil, provoque le chaos dans le vestiaire d’un music-hall, bref s’en donne à cœur joie. Cela dit, la comédie n’est pas le seul ressort du film. Lorsque Tarzan se retrouve confronté à la justice des hommes, au sein d’un tribunal qui doit statuer sur le sort de Boy, et voit sa légitimité de père remise sérieusement en question, le ton se durcit et le drame affleure. Pour compléter ce cocktail déjà ambitieux, Richard Thorpe concocte plusieurs séquences spectaculaires d’anthologie, comme l’escalade des buildings (récurrente de King Kong), le vertigineux plongeon depuis le pont de Brooklyn ou la charge finale des éléphants dans le cirque. Après ce bouquet final, Maureen O’Sullivan abandonnera définitivement la peau de bête de Jane pour s’occuper de ses sept enfants, notamment la toute jeune Mia Farrow. Johnny Weissmuller et Johnny Sheffield, eux, reprendront leurs rôles de père et de fils à cinq autres reprises.

 

© Gilles Penso

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