

Ce remake de la série culte des années 70 met en scène une nouvelle famille égarée dans un monde préhistorique truffé de dangers…
LAND OF THE LOST
1991/1992 – USA
Réalisé par Sid et Marty Krofft
Avec Timothy Bottoms, Shannon Day, Jennifer Drugan, Ed Gale, Robert Gavin, Danny Mann, Bobby Porter, Tom Allard, Brian Williams, R.C. Tass
THEMA DINOSAURES
En 1991, anticipant la gigantesque vogue des dinosaures qui sera provoquée par Jurassic Park, les producteurs Sid et Marty Krofft décident de mettre en chantier un remake de leur série préhistorique Land of the Lost. A peu de choses près, l’histoire est la même que la version de 1974. Tom Porter (Timothy Bottoms), sa fille Annie (Jennifer Drugan) et son fils Kevin (Robert Gavin) sont prisonniers dans un monde préhistorique peuplé de dinosaures depuis que leur voiture est tombée dans un gouffre spatio-temporel. Ils s’installent dans la jungle et doivent lutter contre de nombreux dangers, notamment plusieurs dinosaures et une race reptilienne baptisée Sleestack. Ce sont les frères Chiodo (Critters, Killer Klowns From Outer Space) qui sont chargés de la supervision de l’ensemble des effets visuels. « Nous adorions la série originale de Sid et Marty Krofft, que nous regardions à la télévision au début des années 70 », raconte Edward Chiodo. « C’est Gene Warren qui avait supervisé tous les effets visuels de cette série. Or il se trouve que son fils Gene Warren Jr avait travaillé avec nous sur Killer Klowns. Nous étions donc très heureux de participer à ce show. Lorsque nous avons expliqué à Marty Krofft que le budget était trop faible par rapport à l’ambition du programme, il nous a conseillés de nous rapprocher des scénaristes et de les aider à ramener les histoires à des proportions plus raisonnables. Du coup, nous sommes devenus officiellement coproducteurs de la série. » (1)


Les dinosaures vedettes de ces Aventuriers du monde perdu (titre français « spielbergien » de la série lors de son édition en vidéo) sont un tyrannosaure au visage balafré surnommé « Scarface », un tricératops dont l’une des cornes est cassée, un stégosaure massif, un ptéranodon aux ailes de chauve-souris, un brontosaure et un parasaurolophus. Animés soit mécaniquement, soit image par image, ils sont la plupart du temps mêlés aux comédiens à l’aide d’incrustations inversant le procédé classique. Ainsi, au lieu de filmer les acteurs devant un fond bleu et d’intégrer en post-production les dinosaures en stop-motion, les figurines des sauriens sont filmées et animées devant un petit écran bleu, et ce sont les acteurs qui sont incrustés derrière eux. Cela dit, les dinosaures ne sont pas toujours combinés aux comédiens via les incrustations. Parfois, les frères Chiodo recourent à des décors miniatures ou à d’habiles perspectives forcées. « Nous utilisions un “monster stick“, autrement dit une grande perche que nous agitions pour aider les acteurs à regarder à la bonne hauteur et dans la bonne direction pendant les répétitions », explique Stephen Chiodo. « Puis nous retirions cette perche du champ et nous tournions la scène. Il nous arrivait aussi de filmer en extérieur nos figurines pour voir comment la lumière agissait sur elles, ce qui nous permettait ensuite de reproduire le plus fidèlement possible cet éclairage pendant les sessions d’animation. » (2)
Jurassic Family
Le mariage entre les dinosaures en stop-motion et leurs contreparties mécaniques ne se fait pas sans heurt, car les figurines animées ont une vivacité et une expressivité difficile à retranscrire avec les marionnettes. Celles-ci manquent en effet de vie et leurs mouvements ne suggèrent pas vraiment la masse et le poids que sont supposés posséder les sauriens. D’autant que la mécanique n’autorise que des gros plans assez neutres, alors que l’animation permet des visions parfois spectaculaires, comme le tyrannosaure qui menace les héros dans leur maison improvisée, la belle sauvageonne Christa (Shannon Day) et le garçon-singe Stink (Bobby Porter) qui avancent à califourchon sur le dos du tricératops, ou encore le stégosaure qui barre la route à une voiture. Dans ces cas, il n’est pas rare que les acteurs soient remplacés eux aussi par des figurines animées. On note aussi la présence dans la série de Tasha, le bébé dinosaure, un petit monstre qui n’est pas sans nous rappeler le fils de Godzilla. C’est Ed Gale (déjà interprète de Chucky dans certains passages de Jeu d’enfant et du canard de Howard) qui endosse le costume mécanisé du saurien farceur, les gros plans étant assurés par une tête entièrement animatronique. Sympathique et distrayant, ce show de deux fois 26 épisodes connaîtra une certaine popularité lors de ses diffusions sur ABC et Nickelodeon – sans comparaison, certes, avec celle de la série originale – et entraînera la mise en vente de nombreux produits dérivés.
(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en avril 2018
© Gilles Penso
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