GAMERA CONTRE ZIGRA (1971)

La célèbre tortue géante japonaise affronte un espadon géant extra-terrestre qui crache des rayons paralysants !

GAMERA TAÏ SHINKAI KAIJÛ JIGURA

 

1971 – JAPON

 

Réalisé par Noriaki Yuasa

 

Avec Kôji Fujiyama, Daigo Inoue, Reiko Kasahara, Daihachi Kita, Goro Kumon, Shin Minatsu, Akira Natsuki, Kei’ichi Noda

 

THEMA REPTILES ET VOLATILES I EXTRA-TERRESTRES I MONSTRES MARINS I SAGA GAMERA

Ce septième opus de la saga Gamera commence par une voix off extrêmement sentencieuse : « Ce film est en réalité une histoire pour alerter le genre humain ». Située dans un futur proche, l’action s’installe d’abord sur la Lune, où une base terrienne (reconstituée avec des maquettes aussi peu crédibles que des jouets Playskool) est détruite par un vaisseau spatial en forme de couronne emplie de bonbons multicolores. La soucoupe s’approche ensuite de la terre et kidnappe dans un parc d’attraction aquatique deux enfants (un Japonais et un Américain, refrain connu) ainsi que leurs pères respectifs, tous deux biologistes marins. A bord, une extraterrestre sexy affirme venir de la galaxie 105K1, et plus précisément de la planète Zigra. Pour montrer sa puissance aux terriens, elle provoque de redoutables séismes, puis annonce son plan : utiliser les humains comme nourriture pour les monstres marins de sa planète, revanche manifeste liée aux méfaits de la race humaine vidant les ressources de l’océan.

Comme dans le film précédent, une scène gentiment utopique montre que les autorités sont prêtes à accepter la reddition plutôt que de sacrifier une poignée de personnes, quitte à laisser l’humanité asservie. A vrai dire, on ignore pourquoi les quatre humains ont été enlevés par la belle extraterrestre, d’autant qu’ils s’évadent avec une facilité déconcertante. Les enfants eux-mêmes échappent à leurs geôliers grâce à des peluches ! Le monstre du film s’appelle lui aussi Zigra, ce qui s’avère bien pratique. C’est une espèce d’espadon colossal au bec acéré garni de dents pointues, qui se met à grandir dans l’eau jusqu’à atteindre de respectables proportions (au contact de « la nature des océans terrestres » nous explique-t-on). Ses pouvoirs ? Cracher des rayons qui plongent ceux qu’il touche dans le coma, voler à l’aide de ses nageoires, et s’adresser par télépathie aux humains avec une voix gutturale, son petit nez en forme de gyrophare se mettant alors à clignoter comme une guirlande de Noël ! Son seul point faible semble être la lumière aveuglante.

La revanche de l’océan

Un sentiment de déjà-vu s’empare des spectateurs lorsque les héros empruntent un bathyscaphe pour diagnostiquer Gamera, évanouie au fond des océans, et tenter de la ranimer. Mais Zigra intervient et envoie le submersible par le fond, à près de 13 000 mètres de profondeur, suscitant une angoisse et une claustrophobie qui annoncent (toutes proportions gardées bien sûr) plusieurs séquences d’Abyss. Le combat final, quant à lui, ne recule devant aucun excès : Gamera, visiblement à cours d’idée, jette des cailloux sur Zigra, puis joue du xylophone sur les écailles de son dos (la mélodie qu’on entend alors est bien sûr le « Gamera Theme »), et enfin exécute quelques charmants pas de danse avant d’éclater de rire et de le consumer à l’aide de son haleine flamboyante ! Il y a bien sûr une moralité destinée aux petits enfants dans cette histoire rocambolesque : ce n’est pas bien de salir la mer. On le voit, le niveau est retombé au ras des pâquerettes… Mais ce n’est encore rien comparé au film suivant, le redoutable Gameka et les trois super women.

 

© Gilles Penso

 

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