LA PLANETE DES DINOSAURES (1978)

Un groupe d'astronautes s'échoue sur une planète peuplée de créatures préhistoriques, dont un redoutable T-rex qui entend bien défendre son territoire

PLANET OF DINOSAURS

1977 – USA

Réalisé par James K. Shea

Avec James Whitworth, Pamela Bottaro, Harvey Shain, Louie Lawless, Charlotte Speer, Chuck Pennington, Derna Wylde

THEMA DINOSAURES

Voilà ma foi un petit film indépendant fort sympathique qui utilise un scénario de science-fiction prétexte pour accumuler de magnifiques séquences d’animation image par image mettant en scène des dinosaures très réussis et surtout très nombreux. Explorant les confins de notre galaxie, une fusée terrienne découvre une planète inconnue. Contraints d’abandonner leur vaisseau spatial, qui s’enfonce dans le lac sur lequel ils se sont posés, les nouveaux naufragés vont devoir affronter un monde peuplé de monstres préhistoriques agressifs ardemment décidés à protéger leur territoire. Conçus par James Aupperle, tous les animaux sont sculptés et moulés par Stephen A. Czerkas, spécialisé dans les reconstitutions de dinosaures pour les musées, les académies de sciences et les centres d’éducations, et principalement animés par le talentueux Doug Beswick (Evil Dead 2, Freddy 3, Beetlejuice).

Le premier saurien à faire son apparition est un massif brontosaure qui mâchonne tranquillement des fougères en observant les visiteurs. Bien plus pugnace, un quadrupède cornu aux allures de tricératops se met bientôt à courser l’un des hommes jusqu’au bord d’un précipice avant de lui planter sa corne dans le ventre, en une variante sanglante de la scène du chasmosaure de Quand les dinosaures dominaient le monde. Parmi les autres rencontres guère engageantes de l’équipage se trouve une araignée géante qui attaque l’une des naufragées dans une grotte. Mais la star du film est un redoutable tyrannosaure qui lutte contre un stégosaure, dévore un jeune allosaure et tue un sosie du Monstre des temps perdus, le temps d’un clin d’œil pour le moins inattendu au maître incontesté de la stop-motion. « C’était un vrai bonheur de faire bouger une créature que Ray Harryhausen avait animée avant moi ! » reconnaît avec joie Doug Beswick (1). Le tyrannosaure vedette finit d’ailleurs empalé sur un pieu, comme l’allosaure de Un million d’années avant JC.

D'excellentes séquences en stop-motion

C’est donc un véritable festival non-stop qui ne peut que combler les fans d’animation. Certes, les mouvements et les « expressions » des créatures ne vont pas aussi loin que les merveilles que nous offrirent jadis Ray Harryhausen et Jim Danforth, mais les monstres préhistoriques de La Planète des dinosaures restent dans le domaine des plus réussis jamais vus à l’écran, ce qui constitue un véritable exploit pour un film aussi modeste. En outre, les rétro-projections, les sols miniatures et les caches qui permettent la confrontation avec les humains ne trahissent jamais le travail des animateurs. Il faut également signaler les belles peintures sur verre de Jim Danforth qui prolongent les paysages réels. « Il fallait trouver des tas d’idées pour que rien ne coûte trop cher, car le budget de ce film était très faible », se souvient Beswick (2). Le seul véritable regret qu’on puisse formuler, en dehors du jeu très approximatif des comédiens, concerne la musique synthétique, assez peu audible. Quelque dix ans plus tard, Fred Olen Ray réutilisera des plans de ces dinosaures très photogéniques pour The Phantom Empire. Ces sauriens, qui ont décidément la vie longue, réapparaîtront également sous forme de stock-shots dans Galaxy of Terror en 1992.

 

(1) et (2) Produits recueillis par votre serviteur en avril 1998. 

© Gilles Penso

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