STRIPPERS VS. WEREWOLVES (2011)

Des loups-garous, des strip-teaseuses et quelques guest stars sur le retour : un cahier des charges modeste et pleinement assumé

STRIPPERS VS. WEREWOLVES

2011 – GB

Réalisé par Jonathan Glendening

Avec Adele Silva, Billy Murray, Martin Compston, Barbara Nedeljakova, Sarah Douglas, Martin Kemp, Steven Berkoff, Robert Englund, Dominic Burns

THEMA LOUPS-GAROUS

En 2007, Robert Englund, anciennement Freddy Krueger d’Elm Street, mettait sa réputation d’horror star à contribution dans Zombie Strippers, une triviale zombie comedy. Quatre ans plus tard, il remet ça dans le britannique Strippers vs. Werewolves. Plutôt modestement d’ailleurs, sa présence n’y dépassant pas les trois ou quatre minutes dans le rôle d’un chef loup-garou incarcéré dans une geôle sinistre où lui rend visite l’actuel chef d’un clan de lycanthropes  gangsters.  Robert Englund n’est pas la seule guest-star de Strippers vs. Werewolves. S’y croisent aussi Sarah Douglas (la méchante Ursa des deux premiers Superman avec Christopher Reeve), Martin Kemp (l’un des Frères Krays), Lysette Anthony, Steven Berkoff, et même Billy Chainsaw, le rédacteur en chef du magazine Bizarre. Du beau monde donc, invités d’une farce pileuse qui lance ses hostilités dans le club de strip-tease Vixens. Là, au cours d’un effeuillage, une fille plante un stylo en argent dans l’œil d’un client qui s’avère être un loup-garou. Naturellement, les membres de sa meute hurlent vengeance, revanche qu’anticipe la propriétaire de l’établissement, celle-ci sachant à quel prédateur elle se frotte. Une complication dans le bon déroulement du différend : l’une des filles roucoule en compagnie de l’un des loups-garous ennemis. Comme un échantillon de « Roméo et Juliette »… 

Passablement idiot, bas du plafond ce script-là ? Certainement, mais le réalisateur semble l’assumer avec une absence totale de complexe, allant jusqu’au bout des scènes les plus exposées à une profonde débilité. Même pas peur du ridicule, surtout quand trois des strip-teaseuses, déguisées en chaperons rouges, tiennent en haleine un public d’une poignée de lycanthropes au moment de la pleine lune. L’occasion pour le réalisateur d’étaler des maquillages, davantage conçus pour le rire que pour le frémir, ceux-ci réduisant les créatures à truffes humides à leur plus élémentaire caricature. Amusant, ainsi que certaines tirades des dialogues. La plus savoureuse : « je te ferais si longtemps souffrir que ton permis de conduire aura le temps d’expirer ! »

Moyens réduits mais travail soigné

Tout conscient soit-il de la  portée limitée de son script, le réalisateur n’en porte pas moins une grande attention à la forme. Usage de l’écran divisé (jusqu’à trois cases !), inserts façon comics, éclairages étudiés, bande originale années 80 habilement compilée et intégrant opportunément le « Hungry like the wolf » de Duran Duran… En dépit de moyens réduits, la production soigne le travail dans ses moindres détails, réussissant à donner un certain lustre esthétique à un ensemble généralement voué au laxisme, surtout dans ce type d’exercice parodique. Le cinéphile sourcilleux aura, pour sa part, le loisir d’apprécier l’allusion à Lon Chaney (Le Loup-Garou d’Universal des années 40) par l’intermédiaire du nom du pénitencier où croupit Robert Englund. Le réalisateur et les deux scénaristes avouent aussi avoir semé moult références à Monster Squad et au Loup-Garou de Londres tout au long du récit et des répliques. Tout l’intérêt réside à les identifier !

© Marc Toullec

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