MONSTER SQUAD (1987)

Fred Dekker déclare sa flamme aux Universal Monsters en lâchant en pleine ville un impressionnant bestiaire

THE MONSTER SQUAD

1987 – USA

Réalisé par Fred Dekker

Avec Andre Gower, Robby Kiger, Stephen Macht, Duncan Regehr, Tom Noonan, Brent Chalem, Ryan Lambert, Ashley Bank

THEMA FRANKENSTEIN I DRACULA I VAMPIRES I MOMIES I LOUPS-GAROUS I MONSTRES MARINS

Le réalisateur Fred Dekker est un cinéphile compulsif amateur de films de monstres, comme en témoigne sa Nuit des sangsues qui s’efforçait de croiser les invasions extra-terrestres des fifties avec les zombies des années 80. L’année suivante, il poursuit l’hommage aux grands classiques avec Monster Squad, déclaration d’amour aux « monster movies » des studios Universal qui n’hésitaient pas à accumuler un maximum de créatures par métrage, dans des œuvres aussi généreuses que La Maison de Dracula ou La Maison de Frankenstein. Monster Squad raconte l’histoire de camarades d’école qui ont fondé un sympathique « Club des Monstres ». Au cours de leurs réunions régulières dans une cabane perchée au sommet d’un arbre, ils exposent leurs connaissances encyclopédiques sur les loups-garous, les momies, les vampires et les morts-vivants. Tout ce savoir va s’avérer bien utile lorsque Dracula en personne, à la recherche d’une amulette maléfique susceptible de lui assurer la domination du monde, conclue une alliance avec le monstre de Frankenstein, une momie, un lycanthrope et un homme-poisson. Bientôt, toute cette ménagerie débarque en ville, déstabilisant les forces de police et défiant le « Club des Monstres » qui, seul, semble susceptible d’arrêter la menace.

Un peu anachronique, Monster Squad parvient pourtant à se rallier le public le plus jeune en puisant une grande partie de son inspiration dans les productions Amblin qui font fureur à l’époque, notamment E.T. et Goonies. Malin, ce mélange des genres permet de concilier plusieurs générations de fantasticophiles, d’autant que si la comédie et la légèreté règnent (les adolescents gênés à l’idée de demander à une de leurs amies si elle est vierge nous offrent une séquence assez savoureuse), l’aspect purement fantastique est traité avec beaucoup de sérieux, comme à la bonne vieille époque de Deux Nigauds contre Frankenstein. A ce titre, il faut saluer la performance de Duncan Regehr sous la cape d’un Dracula de haute tenue. A ses côtés, Tom Noonan arbore le maquillage du monstre de Frankenstein et Tom Woodruff Jr la combinaison de L’Étrange créature du lac noir.

Des créatures entièrement relookées

Les monstres sont l’œuvre du grand Stan Winston, dont la carrière décolle alors avec des films tels que L’EmpriseTerminator ou Aliens. Le défi est complexe, car le futur créateur du Predator doit s’appliquer afin de rendre immédiatement identifiables toutes ces créatures, sans imiter pour autant les maquillages de Jack Pierce et Bud Westmore, toujours sous copyright chez Universal. Chaque monstre a droit à sa petite séquence et se voit réserver un sort spectaculaire, comme ce loup-garou qui explose puis se reconstitue membre par membre, ce « Gill Man » qui surgit d’une plaque d’égoût pour attaquer les enfants en pleine rue ou cette momie dont les bandages se défont jusqu’à révéler un squelette fumant. C’est finalement cette double tendance – le classicisme des années 30/40 et les excès des années 80 – qui dotent Monster Squad d’un charme à part.

© Gilles Penso

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