KING KONG S’EST ÉCHAPPÉ (1968)

Après avoir lutté contre Godzilla, le King Kong japonais revient sur les écrans pour se mesurer à son double robotisé

KINGU KONGU NO GYAKUSHU / KING KONG ESCAPES

1968 – JAPON

Réalisé par Inoshiro Honda

Avec Rhodes Reason, Akira Takarada, Eisei Amamoto, Linda Miller, Mie Hama, Haruo Nakajima

THEMA SINGES I DINOSAURES I ROBOTS I SAGA KING KONG

L’équipe de King Kong contre Godzilla se lança six ans plus tard dans ce King Kong s’est échappé joyeusement délirant qui ne constitue pas vraiment une suite au film mythique opposant le dinosaure atomique et le gorille géant, mais adapte plutôt une série animée de 78 épisodes diffusée sur les petits écrans en 1966. Co-produit par la Toho et Rankin-Bass, King Kong s’est échappé est ainsi construit autour d’un scénario qui s’avère digne d’un serial de science-fiction des années 30, tout en s’imprégnant de l’ambiance des James Bond alors très en vogue sur les écrans du monde entier.

Le récit s’amorce sur le sous-marin atomique américain « Explorer », qui patrouille dans les eaux du Pacifique Sud, près de Java. L’ « Explorer » ayant besoin de réparations, le commandant Nelson, la scientifique Susan et le lieutenant Nomura explorent la région et font face à un serpent de mer et à un tyrannosaure (traduisez un homme dans une panoplie en caoutchouc écailleuse) à qui l’équipe du film donna le petit nom de Gorosaurus, car au Japon tous les monstres ont un nom. Attiré par Susan comme il le fut 35 ans plus tôt par Fay Wray, le légendaire King Kong survient, toujours aussi pataud dans son costume velu endossé par Haruo Nakajima. Kong anéantit les deux monstres, le combat contre le T-Rex se démarquant maladroitement de l’une des plus célèbres séquences du King Kong original, et s’achevant comme on pouvait s’y attendre par l’écartèlement de la mâchoire du saurien. Entre-temps, au pôle Nord, le docteur Who (aucun lien avec celui de la série britannique) et madame Piranha (!) tentent d’extraire des profondeurs l’élément X, une substance nucléaire dont la possession assurerait à un état, si petit soit-il, le contrôle du monde entier. Afin de récupérer ce précieux minerai, le Dr Who a construit un gigantesque robot à l’image de King Kong, Mechanic-Kong. Mais les radiations sont si puissantes que le robot échoue. Le Dr Who enlève alors King Kong lui-même pour lui faire forer la mine. Emprisonné, sous hypnose et sous l’effet de sédatifs, Kong travaille à la mine, mais l’hypnose s’estompe. Who fait alors enlever Nelson et Susan pour qu’ils collaborent. Mais Kong s’échappe et combat son double robotisé au cours d’un vertigineux climax.

Place à Mechanic-Kong !

Même si le scénario de King Kong s’est echappé est un hallucinant fourre-tout qui part dans tous les sens, et même si le mythique gorille géant créé par Schoedsack et Cooper n’est plus ici qu’un faire valoir gentillet aux tendances comiques, le film se suit avec un entrain indiscutable. Distrayant en diable, bourré d’idées folles et de séquences visuelles inventives, King Kong s’est échappé s’avère bien plus jouissif que son prédécesseur, d’autant qu’il s’adresse sans équivoque à un jeune public très friand de gros monstres et de gadgets futuristes. Distribué initialement en France sous le titre La Revanche de King Kong, le film est ressorti en 1977, dans la mouvance du King Kong de Guillermin, avec le titre que nous lui connaissons maintenant, King Kong s’est échappé, assorti d’un poster se référant au chef d’œuvre de Schoedsack et Cooper, histoire de tromper sur la marchandise en faisant croire à un tout nouveau film.

 

© Gilles Penso

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