ANT-MAN ET LA GUÊPE (2018)

L'homme-fourmi de Marvel est de retour, cette fois-ci accompagné d'une co-équipière à taille de guêpe

ANT-MAN AND THE WASP

2018 – USA

Réalisé par Peyton Reed

Avec Paul Rudd, Evangeline Lilly, Michael Douglas, Michael Peña, Michelle Pfeiffer, Hannah John-Kamen, Lawrence Fishburne

THEMA SUPER-HEROS I NAINS ET GEANTS I INSECTES ET INVERTEBRES I SAGA AVENGERS I MARVEL

Pour contrebalancer la relative gravité dont Avengers : l’ère d’Ultron dotait l’univers cinématographique Marvel, Peyton Reed nous proposait en 2015 un Ant-Man très rafraîchissant (et plutôt cohérent malgré le départ précipité d’Edgar Wright après un désaccord avec le studio Marvel). La démarche est très similaire ici. Le public ayant été quelque peu estomaqué par la noirceur inattendue de Avengers : Infinity War, une « récréation » plus légère était de mise. D’où ce Ant-Man et la Guêpe qui cultive la même bonhommie décontractée que son prédécesseur et se situe chronologiquement avant les événements marquant l’ascension du tout-puissant Thanos. Grâce à sa propension à ne jamais se prendre au sérieux trop longtemps, Ant-Man et la Guêpe nous permet d’accepter des énormités scénaristiques qui, en temps normal, provoqueraient un rejet généralisé, qu’il s’agisse de cette antagoniste qui interrompt soudain l’intrigue pendant cinq bonnes minutes pour nous raconter les origines de ses pouvoirs et ses tourments dans leurs moindres détails, des motivations gentiment évasives d’un méchant caricatural campé par Walton Goggins (déjà « bad guy » dans Tomb Raider), ou encore de ces aberrations scientifiques liées aux voyages dans le monde quantique (on se croirait presque dans une parodie d’un film de Christopher Nolan).

Ce qui est surtout appréciable, dans le film de Peyton Reed, c’est la générosité et l’inventivité de ses multiples séquences d’action, déclinant jusqu’à plus soif les infinies possibilités qu’apporte la capacité des protagonistes à faire réduire ou grandir les gens et les objets. Cette boulimie narrative nous évoque à plusieurs reprises L’Aventure intérieure avec lequel Ant-Man et la Guêpe présente de nombreux points communs. Les allusions au chef d’œuvre de Joe Dante s’alignent d’ailleurs joyeusement, notamment lorsque Scott Lang, réduit à la moitié de sa taille originale, peine pour s’asseoir sur la banquette arrière d’une voiture (comme jadis Kevin McCarthy et Fiona Lewis), ou dans ce climax surréaliste où Michael Douglas s’immerge dans l’infiniment petit aux commandes d’un submersible en tous points semblable à celui que pilotait Dennis Quaid trente ans plus tôt. Ce sens de la démesure (au sens le plus strict) nous donne droit à un chassé-croisé totalement délirant dans les rues de San-Francisco, version mi-Playmobil mi-Godzilla de la célèbre poursuite automobile de Bullit.

Entre Playmobil et Godzilla

Motivé par ce trop-plein d’énergie, Christopher Beck, déjà en charge de la musique du premier Ant-Man, déchaîne son orchestre pour les passages les plus épiques et teinte sa bande originale de rythmes électroniques et de sonorités synthétiques lorsque la comédie prend le pas. Volontairement déconnecté de la grosse artillerie des Avengers, si l’on excepte plusieurs allusions aux événements survenus pendant Captain America : Civil War, ce second Ant-Man obéit à sa propre logique et préfère largement le plancher des vaches aux odyssées cosmiques… Même si son ultime séquence, située comme il se doit après le générique de fin, raccroche les wagons et intègre finalement le film dans l’arc narratif de ce vaste univers filmique dont il constitue le vingtième épisode.

 

© Gilles Penso

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