Si le réalisateur John Sherwood (La Revanche de la Créature) assure le service minimum côté mise en scène, le superviseur des effets visuels Clifford Stinne (Tarantula, L’Homme qui rétrécit, L’Oasis des Tempêtes) effectue là un travail remarquable, combinant avec génie les maquettes, les caches et les peintures sur verre pour nous offrir des visions dantesques dignes des couvertures des vieux pulps de science-fiction. Ainsi, la vision surréaliste de ces minéraux hauts comme des gratte-ciels surgissant dans les montagnes et s’effondrant sur les fermes voisines avec fracas a quelque chose de très impressionnant. En ce sens, le climax de La Cité Pétrifiée joue volontiers la carte de la démesure : un barrage y est détruit à coups d’explosifs, et des tonnes d’eau salée viennent s’abattre sur les monolithes pour les terrasser. Le film vaut donc principalement le détour pour ces séquences titanesques, parce que le scénario (pourtant co-signé par Jack Arnold), les dialogues et les petites touches d’humour y sont un tantinet éléphantesques. Assez curieusement, les studios Universal distribuèrent ces Monolith Monsters en double programmation avec L’Esclave des Amazones de Curt Siodmak, les deux longs-métrages n’ayant pourtant pas grand-chose en commun.
© Gilles Penso