LA CITÉ PÉTRIFIÉE (1957)

En heurtant la Terre, une météorite entre en contact avec l’eau et provoque la croissance accélérée de minéraux gigantesques partout dans le monde

THE MONOLITH MONSTERS

 

1957 – USA

 

Réalisé par John F. Sherwood

 

Avec Grant Williams, Lola Albright, Les Tremayne, Trevor Bardette, Phil Harvey, William Flaherty, Harry Jackson

 

THEMA CATASTROPHE

Film catastrophe relativement atypique, La Cité Pétrifiée commence dans le cosmos, où une météorite se dirige prestement vers notre planète. La voix off du narrateur y va alors de son petit discours emphatique : « Depuis des temps immémoriaux, la Terre est bombardée par des objets venus de l’espace. Des morceaux épars de l’univers traversent notre atmosphère en une invasion incessante. Et voici la météorite, cette étoile filante sur laquelle sont nés tant de vœux terrestres ! » Son crash dans la petite ville américaine de San Angelo (qui emprunte un stock-shot au Météore de la Nuit de Jack Arnold) est le prélude à un drame hors du commun. Car la météorite, en heurtant la Terre, s’est éparpillée sous forme de nombreux fragments noirs. Or le contact de l’eau provoque chez ces étranges minéraux une croissance accélérée, et les conséquences désastreuses ne tardent pas à se manifester : alentour, l’environnement se détruit et les humains se retrouvent pétrifiés.

Grant Williams, héros la même année du chef d’œuvre L’Homme qui rétrécit, incarne Dave Miller, un géologue bien décidé à résoudre le problème avec l’aide de son vieux mentor le professeur Flanders (Trevor Bardette) et sous l’œil bienveillant de sa petite amie institutrice Cathy (Lola Albright). L’enquête prend les allures d’un compte à rebours lorsqu’une petite fille, survivante d’une des catastrophes, est hospitalisée dans un état grave. Son corps se pétrifie peu à peu, et d’ici quelques heures, elle sera réduite à l’état de statue. Bientôt, une théorie émerge des recherches du petit groupe de scientifiques : ce minéral extra-terrestre semble absorber le silicium, annihilant la flexibilité de la peau humaine. Tandis que Miller et Flanders s’arrachent les cheveux pour lutter contre la menace minérale, les autorités préparent l’évacuation de San Angelo…

Visions d’apocalypse

Si le réalisateur John Sherwood (La Revanche de la Créature) assure le service minimum côté mise en scène, le superviseur des effets visuels Clifford Stinne (Tarantula, L’Homme qui rétrécit, L’Oasis des Tempêtes) effectue là un travail remarquable, combinant avec génie les maquettes, les caches et les peintures sur verre pour nous offrir des visions dantesques dignes des couvertures des vieux pulps de science-fiction. Ainsi, la vision surréaliste de ces minéraux hauts comme des gratte-ciels surgissant dans les montagnes et s’effondrant sur les fermes voisines avec fracas a quelque chose de très impressionnant. En ce sens, le climax de La Cité Pétrifiée joue volontiers la carte de la démesure : un barrage y est détruit à coups d’explosifs, et des tonnes d’eau salée viennent s’abattre sur les monolithes pour les terrasser. Le film vaut donc principalement le détour pour ces séquences titanesques, parce que le scénario (pourtant co-signé par Jack Arnold), les dialogues et les petites touches d’humour y sont un tantinet éléphantesques. Assez curieusement, les studios Universal distribuèrent ces Monolith Monsters en double programmation avec L’Esclave des Amazones de Curt Siodmak, les deux longs-métrages n’ayant pourtant pas grand-chose en commun.

 

© Gilles Penso

 

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