Malgré un scénario un peu mal fichu, des péripéties répétitives, des personnages monolithiques et une mise en scène franchement maladroite, ce petit film tourné en Bulgarie, aux grandes ambitions mais aux moyens très limités (le budget est estimé à un million cinq cent mille dollars), demeure fort sympathique et se déguste agréablement, un bol de popcorns sur les genoux et – éventuellement – le doigt sur la touche « accéléré » de la télécommande. Quelques dialogues savoureux agrémentent le tout, comme lorsque Campbell abat un chasseur de primes qui lâche dans un dernier râle : « tu es un docteur, tu es censé guérir les gens », ce à quoi notre bon vieux Ash rétorque : « ta stupidité est incurable, tu es guéri ». Les scènes de foules et de batailles manquent singulièrement d’ampleur, certes, et quelques dollars supplémentaires n’auraient pas été du luxe pour permettre au réalisateur d’aller au bout de ses idées. Tel quel, Alien Apocalypse s’apprécie donc comme une série B fauchée à la Roger Corman, agrémentée de monstres à l’ancienne et d’un Bruce Campbell impeccable, comme toujours. Pour certains fantasticophiles, c’est là la définition du bonheur.
© Gilles Penso