ALIEN APOCALYPSE (2005)

Bruce Campbell affronte des termites extra-terrestres qui ont colonisé notre planète et réduit les humains en esclavage

ALIEN APOCALYPSE

 

2005 – USA

 

Réalisé par Josh Becker

 

Avec Bruce Campbell, Renée O’Connor, Remington Franklin, Miichael Cory Davis, Peter Jason, Neda Sokolovska, Vladimir Kolev

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES I INSECTES ET INVERTÉBRÉS

Ami de longue date de Bruce Campbell, Josh Becker l’avait fait tourner dans une poignée de courts-métrages très anecdotiques bien avant que Sam Raimi ne lui donne la vedette dans Evil Dead. En toute logique, il lui confia le premier rôle d’Alien Apocalypse, un film de science-fiction semi-parodique commandité par la chaîne Sci-Fi Channel. De retour sur Terre après quarante années de cryogénisation, quatre astronautes en mission dans l’espace découvrent que leur planète a été colonisée par une race de termites extra-terrestres et que les humains ont été réduits en esclavage. Le mets favori des termites est le bois, bien sûr, mais elles ne rechignent pas contre quelques doigts ou têtes humaines en guise d’apéritif, d’où une poignée d’effets gore cartoonesques du plus bel effet. Les termites en question sont tour à tour des créations animatroniques ou des images de synthèse pleines de charme, dans la droite lignée des Sélénites animés image par image par Ray Harryhausen dans Les Premiers hommes dans la Lune. On pense aussi à l’homme scarabée de Flesh Gordon, animé jadis par Jim Danforth, avec lequel ces bestioles peu amicales présentent pas mal de points communs morphologiques.

Bien décidé à ne pas devenir esclave comme ses pairs, le docteur Ivan Hood (Bruce Campbell), membre de l’expédition spatiale, tente de fomenter une révolte et monte une petite armée qui traverse les bois en quête du Président des États-Unis avant que ne se joue l’inévitable bataille finale. Alien Apocalypse, c’est donc un peu Le Seigneur des Anneaux qui rencontre La Guerre des mondes, avec en prime de nombreux points communs avec La Planète des singes (les oppresseurs simiesques ayant ici été remplacés par leurs homologues invertébrés, et le vaillant Charlton Heston cédant le pas à Bruce Campbell). Josh Becker se permet au passage plusieurs allusions à L’Armée des ténèbres, ne serait-ce que par le personnage anachronique incarné par Campbell dans ce futur redevenu primitif.

« Ta stupidité est incurable, tu es guéri ! »

Malgré un scénario un peu mal fichu, des péripéties répétitives, des personnages monolithiques et une mise en scène franchement maladroite, ce petit film tourné en Bulgarie, aux grandes ambitions mais aux moyens très limités (le budget est estimé à un million cinq cent mille dollars), demeure fort sympathique et se déguste agréablement, un bol de popcorns sur les genoux et – éventuellement – le doigt sur la touche « accéléré » de la télécommande. Quelques dialogues savoureux agrémentent le tout, comme lorsque Campbell abat un chasseur de primes qui lâche dans un dernier râle : « tu es un docteur, tu es censé guérir les gens », ce à quoi notre bon vieux Ash rétorque : « ta stupidité est incurable, tu es guéri ». Les scènes de foules et de batailles manquent singulièrement d’ampleur, certes, et quelques dollars supplémentaires n’auraient pas été du luxe pour permettre au réalisateur d’aller au bout de ses idées. Tel quel, Alien Apocalypse s’apprécie donc comme une série B fauchée à la Roger Corman, agrémentée de monstres à l’ancienne et d’un Bruce Campbell impeccable, comme toujours. Pour certains fantasticophiles, c’est là la définition du bonheur.

 

© Gilles Penso

 

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