Repéré par les fantasticophiles grâce à son surprenant Dreamscape, Joseph Ruben réalise avec Le Beau-père un slasher atypique qui s’appuie sur un scénario du célèbre romancier Donald Westlake et échappe habilement aux influences de Psychose et Halloween. La scène d’ouverture, étonnante, dure cinq bonnes minutes et se passe de tout dialogue. Un homme se douche, se rase, s’habille, descend tranquillement les escaliers d’un coquet pavillon, passe devant une famille massacrée qui baigne dans une épouvantable marre de sang, puis s’en va tout guilleret à grandes enjambées. Un an plus tard, nous le retrouvons sous l’identité de l’agent immobilier Jerry Blake, marié à une charmante veuve et désormais beau-père de Stéphanie, une adolescente qui ne le porte guère dans son cœur. Il faut dire que cet époux modèle, bien peigné, en costume impeccable et au sourire digne d’une publicité pour les dentifrices, semble trop propre sur lui pour être honnête. L’intuition de Stéphanie est donc bonne, même si elle ignore encore qu’il s’agit d’un dangereux tueur psychopathe obsédé par l’idée d’un foyer idéal.