ALIAS (2001-2006)

La série à succès qui a révélé Jennifer Garner mêle l’espionnage, l’action, la science-fiction et une bonne dose d’ésotérisme…

ALIAS

 

2001/2006 – USA

 

Créée par J.J. Abrams

 

Avec Jennifer Garner, Michael Vartan, Ron Rifkin, Bradley Cooper, Merrin Dungey, Carl Lumbly, Kevin Weisman, Victor Garber, David Anders, Lena Olin

 

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION

Homme à tout faire à Hollywood, J.J. Abrams co-produit au début des années 90 À propos d’Henry et Forever Young, lance la série Firefly, écrit le scénario d’Armageddon, réalise le court-métrage Shrek : I Feel Good, bref se fait un nom dans la cour des grands. Mais c’est avec la création de la série Alias qu’Abrams se place définitivement sous le feu des projecteurs. Son mode opératoire ? Faire du neuf avec du vieux, développer des concepts forts immédiatement attrayants, manipuler le suspense et le mystère en virtuose, jouer sur les attentes de son public pour mieux les déjouer, bref trouver la recette miracle du succès. C’est en mêlant avec habileté tous ces ingrédients que le futur réalisateur de Super 8 et du Réveil de la Force fait d’Alias un triomphe télévisuel immédiat. L’une de ses trouvailles est de se réapproprier les codes de la série Mission impossible et de la saga James Bond en féminisant son personnage principal et en poussant très loin les éléments fantastiques. Les amateurs d’action sont aux anges, les fans de science-fiction y trouvent largement leur compte et tous tombent sous le charme de Jennifer Garner, héroïne tourmentée et athlétique qui adopte tous les looks – du plus improbable au plus sexy – pour des missions d’infiltration palpitantes – à défaut d’être toujours crédibles.

Déjà apparue dans un certain nombre de films, de téléfilms et de séries, Jennifer Garner trouve avec Alias le rôle de sa vie, celui de l’étudiante Sidney Bristow qui est recrutée par le SD-6, une agence gouvernementale orchestrant secrètement des missions pour la CIA. Mais elle finit par découvrir que le SD-6 est une organisation occulte qui n’a rien à voir avec le gouvernement américain et qui aurait même tendance à agir contre ses intérêts. Sidney décide alors de proposer ses services à la véritable CIA en agissant en tant qu’agent double au sein du SD-6. Notre espionne se retrouve donc bien souvent dans l’obligation d’adopter une triple identité : le personnage qu’elle incarne lors des missions que lui assigne le SD-6, le rôle qu’elle joue aux yeux de son inquiétant employeur Arvin Sloane (Ron Rifkin) et de ses collègues, et son véritable visage lorsqu’elle rend des comptes à la CIA. Les choses se compliquent lorsque son père Jack Bristow (Victor Garber) révèle être au courant de ce petit manège et être aussi un agent double, et lorsque le collègue de Sidney qui ne la rend pas indifférente, le beau Michael Vaughn (Michael Vartan), commence à émettre des doutes sur ses agissements…

Agent triple

Chaque épisode de cette série mouvementée décline donc à loisir les mécanismes du mensonge, de la manipulation et du secret, autant de sources possibles de séquences de suspense savamment mises en scène par toute une armada de réalisateurs (dont Abrams lui-même qui, en véritable chef d’orchestre, écrit aussi la musique du générique). L’un des atouts de la série est d’ailleurs sa bande originale, composée par un Michael Giacchino en début de carrière qui se déchaîne ici avec une maestria incroyable, mêlant les orchestres symphoniques, les instruments jazz et les sonorités électroniques en retrouvant souvent l’esprit des partitions originales de Lalo Schifrin (Mission impossible) et John Barry (James Bond) auxquelles il apporte un très énergique sang neuf. Refusant les intrigues d’espionnage trop terre à terre, Alias joue très tôt la carte de l’ésotérisme et du mysticisme en mettant tous les protagonistes en quête d’objets aux pouvoirs insoupçonné conçus par un savant du 15ème siècle à mi-chemin entre Leonard de Vinci et Nostradamus. Son nom, Milo Rambaldi, est un hommage au créateur d’effets spéciaux Carlo Rambaldi (Rencontres du troisième type, E.T.). La magie d’Alias opère pendant environ trois saisons, avant que des rebondissements de plus en plus tirés par les cheveux – assortis de changements importants de casting – n’émoussent peu à peu l’intérêt des téléspectateurs. La série s’arrête donc en 2006. Abrams, lui, est déjà à l’œuvre sur un autre show à succès : Lost, les disparus.

 

© Gilles Penso


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