MORTELLE SAINT-VALENTIN (2001)

Le soir de la « fête des amoureux », un tueur masqué s’arme d’un grand couteau et se lance dans un sanglant massacre…

VALENTINE

 

2001 – USA

 

Réalisé par Jamie Blanks

 

Avec Denise Richards, David Boreanaz, Marley Shelton, Jessica Capshaw, Katherine Heigl

 

THEMA TUEURS

Dans le sillage de Scream, Souviens-toi l’été dernier, Urban Legend et consorts, Mortelle Saint Valentin cherche à capitaliser sur le regain d’intérêt pour les films de tueurs masqués amorcé au milieu des années 90 en s’appuyant sur un scénario filiforme de Donna Powers (Peur bleue, Braquage à l’italienne). Mortelle Saint Valentin raconte ainsi l’histoire de Jeremy Melton, un petit garçon timide avec un cheveux sur la langue qui se fait humilier par toutes les filles de son âge le soir de la Saint-Valentin parce qu’aucune ne veut danser avec lui. Lorsqu’une d’entre elles fait croire qu’il l’a agressée, les garçons le prennent en grippe et lui font une mauvaise blague qui semble tout droit sortie de Carrie. Treize ans plus tard, les fillettes ont grandi en prenant des allures d’héroïnes de sitcoms et reçoivent soudain des lettres de menaces, préludes à une vague de meurtres violents. Précisions que le tueur est armé d’un grand couteau et caché derrière un masque blanc en plastique…

Toute ressemblance avec Halloween n’est sans doute pas fortuite, tant cette Mortelle Saint-Valentin semble vouloir manger à tous les râteliers. Les scènes de suspense ne débordent pas d’originalité, les meurtres sont soit grotesques (la perceuse dans le jacuzzi !) soit routiniers (malgré une prometteuse séquence de poursuite dans une morgue avec Katherine Heigl dans un rôle préfigurant son personnage de Grey’s Anatomy), les dialogues sont largement du niveau de ceux d’un soap opera brésilien, les personnages secondaires sont volontiers improbables (l’inspecteur de police qui drague Denise Richards, l’abruti qui vole les sous-vêtements de sa voisine de palier pour pouvoir les enfiler) et les acteurs font ce qu’ils peuvent, c’est-à-dire pas grand-chose.

Les flèches de Cupidon

Certes, Urban Legend, précédente incursion de Jamie Blanks dans le domaine du slasher, n’était déjà pas un chef d’œuvre du genre, mais le réalisateur parvenait par moments à transcender la banalité du scénario par une mise en scène alerte et inventive. Rien de tel ici, et l’on ne peut que regretter le désistement – fort compréhensible cependant – de Richard Kelly qui fut sollicité un temps pour diriger le film (la même année, il signait le perturbant Donnie Darko). Fidèle au schéma établi dans Scream, l’intrigue de Mortelle Saint-Valentin se contente de nous laisser imaginer qui est l’assassin (Jeremy Melton devenu adulte ? Quelqu’un qui souhaite se venger à sa place ?) en éliminant un à un tous les suspects potentiels, sans que l’intérêt du spectateur soit attisé pour autant. Comme le titre français l’indique, le film est donc mortel ! C’est d’autant plus dommage que l’idée d’un tueur s’affublant des oripeaux de Cupidon (le masque de chérubin, l’arc et les flèches) n’était pas mauvaise en soi. Sur un thème voisin, on préfèrera largement le Meurtres à la Saint-Valentin de George Mihalka, qui exploitait bien mieux la « fête des amoureux » et les fameux cadeaux en forme de cœur tout en mettant en scène un tueur original dans un contexte minier bien plus intéressant que ces maisons de banlieues opulentes où errent d’insipides gosses de riche au brushing parfait.

 

© Gilles Penso

 

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