AIRPORT 80 : CONCORDE (1979)

Alain Delon et Sylvia Kristel prennent les commandes d’un avion de ligne supersonique dans cette parodie involontaire…

AIRPORT ’79 – THE CONCORDE

 

1979 – USA

 

Réalisé par David Lowell Rich

 

Avec Alain Delon, Susan Blakely, Robert Wagner, Sylvia Kristel, George Kennedy, Eddie Albert, Bibi Anderson, John Davidson

 

THEMA CATASTROPHES I SAGA AIRPORT

Le premier Airport ayant déjà épuisé toutes les ficelles du film catastrophe, nous n’eûmes droit qu’à des redites au cours des deux épisodes suivants, même si Les Naufragés du 747 avait le mérite de savoir varier les plaisirs en aménageant savamment quelques efficaces moments de suspense et de tension. Comment savoir ce que les producteurs nous réservaient pour ce quatrième opus ? Réponse : du grand n’importe quoi, avec comme clé de voûte un scénario tellement absurde qu’il en deviendrait presque culte. Le Concorde étant plus à la mode que le Boeing 747 en ces seventies déclinantes, c’est désormais lui la vedette de cet ultime Airport, accompagné d’un slogan qui en dit déjà long : « Deux fois la vitesse du son et soudain… la terreur ! » Le premier exemplaire de ce prestigieux supersonique, tout juste acheté par la fédération World Airlines, s’apprête à se poser à Washington au cours du prologue du film. Mais une montgolfière, à bord de laquelle ont pris place trois écologistes, tente de le stopper. Signe des temps, les défenseurs de la planète ne sont donc plus des héros clairvoyants mais d’inconscients terroristes à l’aube des années 80. Finie la prise de conscience environnementale, place au capitalisme arrogant !

Notre avion au nez effilé atterrit de justesse, grâce à la dextérité de ses pilotes.  Mais diantre : voilà que le multimilliardaire Kevin Harrison (Robert Wagner) se rend compte que son amie Maggie Whelan (Susan Blakely) possède des documents prouvant que son entreprise a fait du trafic d’armes. Or Maggie va prendre le Concorde à destination de Paris. Pour éliminer les documents, Harrison décide de détruire le Concorde, tout simplement. Quand l’avion prend son vol, notre super-vilain sans scrupule fait donc décoller un missile à tête chercheuse qui le poursuit inlassablement. Comme moyen de se débarrasser discrètement de documents compromettants, c’est effectivement une méthode imparable ! Cette séquence délirante, inspirée apparemment des batailles spatiales de La Guerre des étoiles, souffre d’effets visuels assez maladroits. Mais ce n’est encore qu’un début. Car une fois que le Concorde parvient à esquiver le missile jusqu’à ce que l’armée de l’air le détruise, Harrison ne perd pas espoir. Il envoie carrément un jet qui bombarde le valeureux supersonique. Une fois de plus, l’armée sauve l’équipage et le Concorde endommagé atterrit en catastrophe en plein Paris.

Sabotages en série

Là, ce bon vieil Harrison tente la méthode des négociations, mais son entrevue avec Maggie tourne court. Tenace, il paie donc un homme qui trafique la soute à bagages. Et dès que le Concorde repart à Moscou avec Maggie à son bord, la soute s’ouvre et la décompression déchire le sol de l’avion ! Les pilotes sauront-ils sauver les passagers de cette ultime tentative de sabotage ? Rarement péripéties absurdes se sont enchaînées avec autant d’aplomb dans un film catastrophe. On en vient à se demander ce qu’Alain Delon et Sylvia Kristel, alors au faîte de leur gloire, sont venus faire dans cette galère. Sans doute la star française tentait-elle une manœuvre désespérée d’exportation de sa célébrité outre-Atlantique. Quant à la vedette d’Emmanuelle, elle était visiblement en quête de rôles l’éloignant du ghetto du cinéma érotique bon chic bon genre. Accueilli au mieux avec des éclats de rire, au pire avec indifférence par le public, Airport 80 : Concorde fut le moins rentable des quatre films de la saga, marquant logiquement la fin d’une franchise arrivée en bout de piste. Il était grand temps qu’une bonne parodie reprenne le flambeau. Jerry Zucker, Jim Abrahams et David Zucker s’en chargèrent dès l’année suivante avec l’indispensable Y’a-t-il un pilote dans l’avion ?

 

© Gilles Penso

 

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