Le Corps et le fouet est probablement l’un des films les plus somptueux et les plus équivoques de Mario Bava. Si le rythme se fait parfois languissant, surtout dans sa dernière partie, la poésie et la beauté, en revanche, ne défaillent jamais et nimbent en permanence le film d’une aura toute particulière, à travers ses décors magnifiques (en particulier cet impressionnant château médiéval surplombant la plage), sa photographie extrêmement soignée et sa partition musicale très envoûtante, conçue surtout à partir de variantes sur une sonate pour piano. Christopher Lee forme avec la toute belle Daliah Lavi un couple maudit mémorable, dont les relations pour le moins morbides et ambiguës oscillent constamment entre la haine et l’amour, le plaisir et la douleur. A ce titre, la scène de la plage, qui donne au titre tout son sens, s’avère des plus perturbantes.