L’EXPRESS NE RÉPOND PLUS (1979)

Un téléfilm catastrophe garni de visages familiers dans lequel deux trains lancés à vive allure menacent d’entrer en collision…

DISASTER ON THE COASTLINER

 

1979 – USA

 

Réalisé par Richard C. Sarafian

 

Avec Lloyd Bridges, Raymond Burr, Robert Fuller, Pat Hingle, E.G. Marshall, Yvette Mimieux, William Shatner, Paul L. Smith

 

THEMA CATASTROPHES

Vétéran de la télévision américaine, Richard Sarafian compte à son actif la réalisation de bon nombre d’épisodes de Maverick, Bonanza, La Quatrième dimension, Les Mystères de l’Ouest, La Grande vallée et Batman. Pour les besoins de la chaîne ABC, le voilà à la tête d’un téléfilm catastrophe sacrifiant aux clichés du genre et ne laissant guère de place à la surprise. Après les avions, les bateaux et les immeubles en détresse sur les grands écrans depuis le début des années 70, L’Express ne répond plus prend pour cible les chemins de fer. Deux rapides, l’express n°3 et l’express n°12, partent chacun dans une direction opposée, l’un venant de San Francisco, l’autre de Los Angeles, et doivent se croiser grâce à un aiguillage, le tout étant contrôlé, dirigé et surveillé par des ordinateurs sophistiqués réunis dans une salle de contrôle. Or l’aiguillage ne fonctionne pas, sans explication apparente, et les deux trains risquent d’un moment à l’autre d’entrer en collision. Le n°12 est en fait conduit par un certain Victor Prescott, qui semble prêt à tout pour qu’on exécute ses ordres. Prescott se nomme en réalité Jim Waterman, et sa femme et son fils ont jadis été tués dans un accident ferroviaire à cause de la négligence de la compagnie des trains. Informaticien chevronné, il exige fermement que le directeur de cette compagnie avoue devant les caméras de la télévision qu’elle est coupable. Si on ne l’écoute pas, la collision aura lieu, car il a déréglé les ordinateurs et brouillé la radio. La compagnie cèdera-t-elle ? Les deux trains pourront-ils être stoppés à temps ?

Le suspense et la tension inhérents à la situation fonctionnent plutôt bien, même si le rythme s’étire un peu en longueur et supporte mal une durée de 90 minutes. D’autant que la construction dramatique, la caractérisation des protagonistes et les dialogues laissent quelque peu à désirer. Malgré tout, Sarafian se paie des cascades et des effets spéciaux physique d’un niveau fort honorable, parant ainsi son film d’une poignée de séquences impressionnantes. On se souviendra notamment de la poursuite de la locomotive par un hélicoptère ou du fameux déraillement final tant attendu.

Y a-t-il un pilote dans le train ?

Dans les rôles principaux, on reconnaît bon nombre de visages familiers, notamment Lloyd Bridges, qui se parodiera un an plus tard dans Y a-t-il un pilote dans l’avion ?, Raymond Burr, transfuge de la série TV L’Homme de fer, Yvette Mimieux, délicieuse héroïne de La Machine à explorer le temps, ce bon vieux William Shatner, tête d’affiche la même année de Star Trek le film, et E.G. Marshall, futur ennemi juré d’une horde de cafards dans Creepshow. Quant au terroriste désespéré, il est incarné par le comédien Paul L. Smith (futur psychopathe cartoonesque de Mort sur le gril), lequel s’avère très convaincant dans le registre du protagoniste déséquilibré et pathétique à qui on ne peut pas franchement en vouloir, malgré la gravité de ses actes. Depuis, Richard Sarafian a tenu des petits rôles dans une bonne vingtaine de films et a réalisé le thriller de science-fiction Solar Crisis, dont il fut tellement peu fier qu’il le signa sous le pseudonyme Allen Smithee.

 

© Gilles Penso


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