STAR TREK LE FILM (1979)

Motivé par le succès de La Guerre des étoiles, l'équipage de l'Enterprise s'envole pour sa première mission sur grand écraé

STAR TREK – THE MOTION PICTURE

1979 – USA

Réalisé par Robert Wise

Avec William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Walter Koenig, Persis Khambata

THEMA SPACE OPERA I FUTUR I EXTRA-TERRESTRES I SAGA STAR TREK

En 1978, soit une décennie après le premier épisode de la mythique série Star Trek, Paramount décide de relancer le succès planétaire de la franchise avec une seconde série TV plus luxueuse. Mais le succès mitigé de Galactica, diffusé par Universal, refroidit Paramount. En même temps, coup sur coup, La Guerre des étoiles et Rencontres du troisième type s’avèrent être des triomphes spectaculaires sur grand écran. La décision s’impose alors d’elle-même : la suite de la série Star Trek sera un long métrage. La réalisation échoit à Robert Wise (Le Jour où la terre s’arrêta et La Maison du diable, tout de même !). Etranger à l’univers Star Trek, il visionne des dizaines d’épisodes puis prend deux décisions importantes : imposer le retour de Monsieur Spock, non prévu au départ, et remplacer les pyjamas de l’équipage par un uniforme digne de ce nom. L’intrigue se situe en plein XXIIIème siècle. Les contrôleurs de la station Epsilon 9 assistent impuissants à la désintégration de trois croiseurs appartenant aux Klingons par un envahisseur étranger qui fonce à toute vitesse sur la Terre. Missionné pour enquêter sur cette inquiétante affaire, l’amiral Kirk (William SHatner, fidèle au poste) reprend les commandes du vaisseau de combat USS Enterprise, une mission de haute confiance que lui confie par la Fédération des Planètes Unies. La toute belle Ilia (Persis Khambata), venue de la planète Delta, et Spock (Leonard Nimoy, toujours), le Vulcanien, se joignent à l’équipage. Le voyage s’avère long et éprouvant. Dès qu’il approche de l’envahisseur, le vaisseau spatial est englouti, et Ilia enlevée par une sonde laser. Nos héros finissent par découvrir avec stupeur le secret  du cerveau de l’envahisseur, qui répond à l’énigmatique appellation « V-Ger »…

Les magnifiques effets visuels du film, supervisés par le génial Douglas Trumbull (2001 l’odyssée de l’espaceRencontres du troisième type) ont de quoi surprendre les téléspectateurs habitués aux sempiternels plans timides de l’Enterprise passant devant une planète ou traversant sagement l’espace. Les exploits d’ILM sur La Guerre des étoiles ont en effet incité l’équipe du film à ne plus se montrer avare en grandioses séquences intergalactiques. D’où l’inflation d’un budget estimé à 40 millions de dollars, le plus élevé jamais alloué à un long-métrage jusqu’alors. Mais était-ce une raison pour que la caméra s’attarde aussi lentement sur les vaisseaux, étirant jusqu’à l’ennui la visite du nouvel Enterprise par un Kirk émerveillé, ou rallongeant sans commune mesure certaines séquences purement contemplatives ?

Un peu trop contemplatif ?

Robert Wise reconnut lui-même avec le recul que, s’il en avait eu le temps, il aurait raccourci le film de six ou sept minutes. Et c’est justement ce problème de rythme qui érode parfois l’impact de ce premier Star Trek cinématographique. C’est d’autant plus regrettable que son scénario repose sur une idée fabuleuse, inspirée par plusieurs épisodes de la série T.V., et qui ne prend tout son sens qu’au cours d’un impressionnant dénouement. Le coup d’envoi fut cependant donné à une série de longs-métrages voués au succès. Pour inaugurer en beauté ce nouveau départ, le compositeur Jerry Goldsmith a oublié le thème célébrissime d’Alexander Courage pour écrire une somptueuse partition symphonique, structurée autour d’un motif majestueux devenu un classique à son tour, et repris quelques années plus tard pour servir de thème principal à la série Star Trek : la nouvelle génération.

© Gilles Penso