Dès que le logo de la MGM apparaît et que le traditionnel rugissement du lion est remplacé par le cri de Tarzan, on se doute que cette nouvelle version de Tarzan ne va pas faire dans la finesse. Nous sommes en 1910. A la mort de sa mère, Jane Parker décide de retrouver son père en Afrique, où il s’apprête à partir en quête du fameux cimetière des éléphants. Sous les traits de Richard Harris, Parker est ici un explorateur fou, une espèce de variante caricaturale du Marlon Brando d’Apocalypse Now. Quand on le découvre pour la première fois, il dort sous une tente de fortune, un cabot ébouriffé dans les bras, une indigène alanguie à ses côtés. Puis il s’agite, hurle des jurons, chante pour calmer les éléphants, et surtout joue en roue libre sous la direction d’un John Derek visiblement occupé ailleurs. Car le cinéaste semble surtout intéressé par la mise en valeur des appâts généreux de sa compagne et comédienne principale. Et si Jane Parker lâche quelques répliques pseudo féministes en début de film (« je ne hais pas les hommes, mais je les envie, car j’estime avoir les mêmes droits qu’eux »), c’est pour mieux se prêter l’instant d’après au rôle de la femme-objet. Témoin cette scène d’une superbe gratuité où elle s’ébat totalement nue dans les vagues d’une mer intérieure, plus proche d’une couverture de Playboy que d’un roman d’Edgar Rice Burroughs.