TARZAN ET LA CITÉ PERDUE (1998)

Casper Van Dien et Jane March prennent la relève de Christophe Lambert et Andie McDowell dans cette pseudo-suite de Greystoke

TARZAN AND THE LOST CITY

 

1998 – USA / ALLEMAGNE / AUSTRALIE

 

Réalisé par Carl Schenkel

 

Avec Casper van Dien, Jane March, Steven Waddington, Winston Ntshona, Rapulana Seiphemo, Ian Roberts, Sean Taylor

 

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE

Franchement, y’avait-il besoin de donner une suite à Greystoke ? D’après le producteur Stanley Canter, il faut croire que oui. A la fin du film de Hugh Hudson, Tarzan rentrait en Angleterre et se fiançait avec Jane. Qu’à cela ne tienne, un prétexte quelconque le fera revenir au milieu des fauves. Alors qu’il enterre sa vie de garçon très sagement avec des lords anglais bien comme il faut, voilà qu’une vision soudaine le saisit : l’Afrique est en proie aux méfaits d’une bande de mercenaires, dirigée par le chasseur Nigel Ravens (Steven Waddington), et prête à tout pour découvrir la légendaire cité d’Opar, quitte à tout saccager sur son passage. Alors que les terres sacrées sont profanées les unes après les autres et que la sorcière Mugambe (Winston Ntshona) appelle à son secours notre homme-singe favori, celui-ci revêt aussitôt son slip léopard et repart se balancer de liane en liane en poussant des cris de bête. Et comme Jane s’ennuie dans sa robe à froufrous sans son sculptural futur époux, elle le rejoint dans la jungle, terrible jungle. Ravens tente de soudoyer Tarzan en lui proposant de partager avec lui le trésor d’Opar, mais notre héros court-vêtu est évidemment incorruptible, et le peu scrupuleux aventurier kidnappe alors Jane pour faire pression sur lui, tout en s’efforçant d’arriver le premier dans la cité légendaire…

Avec un tel scénario, le film pouvait déjà tranquillement se saborder lui-même, mais visiblement ça ne suffisait pas, puisqu’en tête de casting, dans le rôle du valeureux John Clayton, alias Lord Greystoke, nous avons droit à un Casper Van Dien visiblement peu concerné par le film. Parfait en militaire décérébré dans Starship Troopers, le sympathique Casper n’est mais pas vraiment convainquant en successeur simiesque de Christophe Lambert, n’apportant aucun charisme au personnage. Heureusement, rayon de soleil dans ce film si peu digne d’intérêt, la toute belle Jane March, révélée dans L’Amant de Jean-Jacques Annaud, nous fait parfois tout oublier par la grâce de ses sourires délicieux, reprenant sans rougir le rôle tenu précédemment par Andie McDowell…

Hommes-serpents, singes et squelettes

Mais bon, c’est un peu court pour une heure quarante de film. C’est dommage, parce que peu de films consacrés à Tarzan avaient jusqu’alors tenté de visualiser l’aspect purement fantastique des romans originaux d’Edgar Rice Burroughs. L’initiative était donc intéressante, d’autant que pour une fois, le tournage de tous les extérieurs de cette coproduction américano-germano-australienne s’est vraiment déroulé en Afrique. Mais il aurait fallu un script qui tienne debout, une mise en scène moins paresseuse et des effets spéciaux dignes de ce nom pour que le film tienne la route. Or cet homme-serpent qui puise son inspiration chez Stargate et Dreamscape et ces guerriers-squelettes tout droit sortis de Jason et les Argonautes ressemblent trop à des images de synthèse pour exhaler la moindre féerie. Sans parler de ce climax maladroitement calqué sur celui des Aventuriers de l’arche perdue et de ces grotesques costumes de singes à côtés desquels le King Kong de 1976 ressemble à un top model ! Conçue probablement pour être le premier d’une nouvelle série de longs-métrages consacrés à Tarzan, cette Cité perdue demeura pourtant sans séquelle, et Casper Van Dien végéta dès lors dans les direct to video en tout genre.

 

© Gilles Penso

 

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