L’infantilisation de la saga Gamera, sérieusement amorcée avec le troisième épisode, s’affirme pleinement au sein de ce nouvel opus, du triple point de vue du scénario, du choix des protagonistes et de l’humour balourd dont il se gorge goulûment. L’histoire se résume à peu de choses : à bord d’un vaisseau spatial étrange en forme de sphères bicolores assemblées entre elles, des extra-terrestres décident d’envahir la Terre mais découvrent qu’elle est protégée par la tortue géante Gamera. Pour lui enlever toute envie de s’opposer à eux et prendre son contrôle, ils kidnappent deux jeunes boy scouts insupportables et s’en servent d’otages. Le studio Daei, soucieux de faire des économies, ne s’encombre pas de scrupules en réutilisant presque vingt minutes d’extraits empruntés aux trois films précédents pour remplir un métrage bien anémique. Pour justifier ces interminables flash-back, le film prend le prétexte de l’exploration du passé de Gamera par les aliens dans le but de mieux cerner ses éventuelles faiblesses. D’autres fois, il s’agit carrément de réutilisation pure et simple de séquences déjà vues auparavant, comme s’il s’agissait de stock shots. Gamera détruisait-il un barrage au début de Les Monstres attaquent ? Il fait la même chose ici.