Passé le premier choc, Lawrence Kasdan nous offre une exceptionnelle séquence de suspense au cours de laquelle la bestiole, enfermée sous la cuvette des toilettes, est sur le point de surgir… Lorsqu’enfin elle paraît, elle a les allures d’une sangsue ouvrant une mâchoire garnie de dents acérées et exhibant une queue de scolopendre. Les remarquables effets spéciaux sont conçus par Steve Johnson, habitué depuis plusieurs années avec l’univers de Stephen King (Simetierre 2, Le Fléau, la mini-série Shining, Rose Red). Le scénario prend alors des atours très classiques, avec l’armée qui se déploie pour casser de l’alien, le méchant militaire décidé à tuer tous les gens infectés afin d’enrayer l’épidémie (Morgan Freeman, dans un total contre-emploi), son gentil second qui opte pour une solution plus modérée (Tom Sizemore, hélas très sous-exploité), et nos héros qui passent alors au second plan. Le mélange des genres ne fonctionne hélas que très partiellement, même si tout se recoupe évidemment au final. Quant au dénouement abrupt, il nous laisse un peu sur notre faim. Les prémisses nous laissaient pourtant présager quelque chose de bien plus consistant que ce film patchwork manifestement incapable de savoir sur quel pied danser.
© Gilles Penso