GHOST IN THE MACHINE (1993)

La réalisatrice de La Fin de Freddy met en scène l’héroïne des Aventuriers de l’arche perdue face à un tueur surnaturel insaisissable…

GHOST IN THE MACHINE

 

1993 – USA

 

Réalisé par Rachel Talalay

 

Avec Karen Allen, Chris Mulkey, Ted Marcoux, Wil Horneff, Jessica Walter, Brandon Quintin Adams, Rick Ducommun, Nancy Fish

 

THEMA TUEURS I OBJETS VIVANTS

De Rachel Talalay, on ne savait trop quoi penser. Son travail de productrice et d’assistante-réalisatrice l’avait transportée avec succès dans les univers de John Waters (Hairspray, Polyester, Cry Baby), Jack Sholder (Dément) ou Roger Corman (Androïde, Space Raiders). Elle se fit aussi les dents sur la saga Freddy Krueger en assurant la direction de production des Griffes de la nuit et de La Revanche de Freddy, puis la production exécutive de Freddy 3 et Le Cauchemar de Freddy. Prête à passer à la mise en scène, elle fit logiquement son galop d’essai avec le tueur d’Elm Street mais on ne peut pas dire que sa Fin de Freddy ait été très convaincante, malgré un indiscutable savoir-faire technique. Sans doute lui fallait-il un sujet plus original, plus propice à l’épanouissement de son style et de sa personnalité. Toujours attirée par le fantastique et l’épouvante, elle opte donc pour Ghost in the Machine, un cocktail d’horreur et de science-fiction imaginé par William Davies et William Osborne (qui écrivirent notamment Jumeaux, Arrête ou ma mère va tirer et L’Affaire Karen McCoy).

Karl Hochman (Ted Marcoux), psychopathe introverti et petit génie de l’informatique, est un tueur en série. Pour commettre ses meurtres, il opte pour une méthode méticuleuse et effrayante : voler l’agenda de ses proies puis les massacrer ainsi que toutes leurs relations. Or Terry Munroe (Karen Allen), une jeune femme qui élève seule son fils Josh (Will Horneff), oublie son agenda dans le magasin d’informatique où travaille Karl. Alors qu’il se rend chez Terry pour la tuer, ce dernier est victime d’un grave accident de voiture. On le transporte donc d’urgence à l’hôpital pour lui faire passer un scanner. Mais la foudre tombe sur les lignes électriques, provoquant un gigantesque court-circuit. Aussitôt, le choc projette l’esprit de Karl dans l’ordinateur relié au scanner, lequel est connecté au plus grand réseau informatique des États-Unis…

Le monstre dans la machine

L’idée d’un tueur en série massacrant machinalement toutes les personnes inscrites sur le même agenda a quelque chose de très inquiétant, ce qui permet au film de Rachel Talalay de susciter de très efficaces frissons dans sa première partie. Mais dès que l’histoire vire à la science-fiction fantaisiste, avec un petit air de Shoker ou même du Cobaye, le spectateur n’est plus du tout convaincu. Et l’on croit d’autant moins à ce postulat de science-fiction que le prologue a été traité avec réalisme, en particulier grâce au jeu naturaliste de Karen Allen et Wil Horneff dont les relations mère-fils échappent aux stéréotypes. Il faut dire que les images de synthèse, éléments à priori déterminants du film, ne sont ni particulièrement soignées, ni correctement incrustées. Pour autant, la réalisatrice parvient à construire quelques beaux moments de suspense, comme cette scène où un homme est attaqué par un four à micro-onde, ce qui nous évoque un passage du Démon dans l’île ; ou mieux encore : au moment de la mort d’un homme testant la sécurité d’une voiture en laboratoire, une mort sans cesse différée qui survient là où on l’attend le moins. Les nerfs des spectateurs y sont soumis à rude épreuve et Rachel Talalay s’amuse visiblement beaucoup, anticipant sur les mécanismes d’épouvante de la saga Destination finale. Mais il faut avouer que ce sont les seuls éléments relativement palpitants du film.

 

© Gilles Penso

 

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