LA MUTANTE 2 (1998)

Ce deuxième épisode aux ambitions plus modestes et au casting moins prestigieux s’avère très généreux en séquences gore excessives…

SPECIES 2

 

1998 – USA

 

Réalisé par Peter Medak

 

Avec Natasha Henstridge, Michael Madsen, Marg Helgenberger, Mykelti Williamson, Justin Lazard, James Cromwell

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES

La Mutante 2 aurait tout aussi bien pu s’appeler « Le Mutant », dans la mesure où le personnage incarné par la belle Natasha Henstridge, un clone de la créature précédente, passe le plus clair du film dans une cage dorée, fruit des expérimentations du gouvernement. Ce clone s’appelle EVE (acronyme de « Extraterrestrial Vulnerability Experiment », autrement dit « Expérience sur la Vulnérabilité Extraterrestre ») et orne un peu abusivement tous les posters du film. Car le personnage central de ce second opus est Patrick Ross (Justin Lazard), chef d’une expédition sur Mars qui rentre sur Terre infecté par de l’ADN extra-terrestre. Inconsciemment, il va peu à peu muter et se mettre en quête d’un maximum de partenaires féminines afin de créer une nouvelle race hybride vouée à repeupler notre planète. Comme l’astronaute est plutôt beau gosse et que son visage orne les paquets de céréales, autant dire qu’il tombe les filles assez facilement. Hélas pour elles, chaque coït se clôt invariablement par un accouchement accéléré pour le moins douloureux.

Succédant à Roger Donaldson derrière la caméra, Peter Medak (Romeo is Bleeding) assume pleinement le caractère de série B de cette séquelle, avec une désinvolture plutôt réjouissante. L’humour se taille ainsi une belle part, avec dès le premier plan du film l’entrée dans le champ d’une navette spatiale couverte de sponsors jusqu’à l’excès. Mais ce sont les débordements gores qui surprennent le plus. Ainsi le film est-il régulièrement scandé d’explosions de ventres avec jets d’entrailles et surgissements de tentacules pantelantes du plus spectaculaire effet. On pense tour à tour à Alien, Contamination, The Thing et X-Tro. La séquence la plus étonnante, cependant, survient au moment où Patrick Ross, animé par un ultime instinct humain, décide de se faire sauter le caisson d’un coup de fusil bien placé. Sa tête explose donc en mille morceaux, puis se reconstitue l’instant d’après, les os et les tissus se régénérant à la vitesse grand V. L’effet spécial, ahurissant, annonce les prouesses visuelles de L’Homme sans ombre de Paul Verhoeven.

Croisements contre-nature

S’il ne se réfrène pas sur le gore, Peter Medak y va également de bon cœur côté nudité, même si la plupart des séquences où les prétendantes du bel astronaute se dévêtent sont finalement considérablement écourtées au montage pour éviter de priver le film d’un trop large public. Après avoir engendré plusieurs dizaines de rejetons, notre mutant décide enfin de s’accoupler avec la mutante du titre et, au moment du climax, tous deux apparaissent sous leur forme naturelle de monstres à la H.R. Giger. Malheureusement, le dénouement du film expédie tous les monstres, grands et petits, en trois minutes trente, à l’aide d’un prétexte scénaristique des plus légers. Dommage, car on s’attendait tout de même à un final un peu plus musclé que ce pétard mouillé du plus mauvais effet.

 

© Gilles Penso

 

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