PYTHON (2000)

Une série Z involontairement risible qui surfe sur le succès d’Anaconda et offre des rôles caricaturaux à Robert Englund et Casper Van Dien…

PYTHON

 

2000 – USA

 

Réalisé par Richard Clabaugh

 

Avec Frayne Rosanoff, Robert Englund, Casper Van Dien, William Zabka, Dana Barron, Sara Mornell, Will Wheaton

 

THEMA REPTILES ET VOLATILES

Après le relatif succès d’Anaconda, quelques producteurs en manque d’inspiration se sont dit que le serpent géant pouvait faire recette. D’où ce python gigantesque, génétiquement modifié pour servir d’arme redoutable, qui s’évade de l’avion qui le transportait en direction d’un laboratoire top-secret, au grand dam d’un pilote incarné par Ed Lauter, part ramper sinueusement dans les montagnes et se dirige vers une petite ville de Californie, très avide de chair humaine. La bébête échappe bien vite au contrôle de son créateur, le docteur Anton Rudolf. Ses premières victimes sont un couple de lesbiennes, qui sont retrouvées par la police couvertes d’un acide particulièrement corrosif. Les soupçons commencent alors à se porter vers John Cooper, un cycliste fraîchement revenu en ville pour aider son frère. Celui-ci va donc s’efforcer d’arrêter le massacre et de se disculper.

Passant pour la première fois à la mise en scène après des années d’expériences comme opérateur caméra et directeur de la photographie (Waxwork, Hellraiser 3, Maniac Cop 3, Prophecy), Richard Clabaugh n’a visiblement pas les épaules pour diriger un tel film, si modeste soit-il. Le reptile vedette est une bestiole démesurée se démarquant maladroitement des dinosaures de Jurassic Park. Les images de synthèse qui lui donnent vie sont de très moyenne qualité, et lorsqu’il crache son venin coloré ou empoigne ses victimes humaines entre ses mâchoires, les trucages sont tellement maladroits qu’il est difficile pour le public de retenir un rire gêné. Au mépris de tout sens des proportions, il mesure jusqu’à trente mètres de long dans certaines scènes, mais réussit à se faufiler par une petite fenêtre lorsque le scénario l’exige. Malgré sa taille et sa vitesse, il est par ailleurs moins rapide que certaines victimes qui courent parfois plus vite que lui.

Serpent contre VTT

Et pourtant, ce reptile peu mémorable constitue l’attraction principale du film, émaillé de quelques timides effets gore, comme la décapitation d’un homme d’un coup de queue de serpent, ou les squelettes couverts de chair dégoulinante. Car entre les scènes où le monstre intervient, le spectateur a droit à d’interminables séquences de soap-opéra d’un intérêt tout relatif. On s’ennuie donc ferme pendant ces chassés croisés amoureux, ces disputes à répétition ou cette discussion d’un quart d’heure autour d’un VTT ! Les acteurs jouent tous plus mal les uns que les autres, avec une mention spéciale pour le personnage de l’adjoint du shérif, censé assurer les passages comiques du film. Au beau milieu de ce joyeux fourre-tout, on retrouve Robert Englund (alias Freddy Krueger) et Casper Van Dien (héros de Starship Troopers), dont les prestations – l’un en aventurier moustachu caricatural, l’autre en savant fou pris de scrupules – n’élèvent en rien le niveau de ce film calamiteux. Le plus surprenant, c’est que Python ait suffisamment réuni de spectateurs pour entraîner la réalisation d’une séquelle.

 

© Gilles Penso

 

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