SPY KIDS 3 – MISSION 3D (2003)

Sylvester Stallone incarne un super-vilain exubérant qui entend bien contrôler la jeunesse du monde entier grâce à un jeu vidéo diabolique…

SPY KIDS : GAME OVER

 

2003 – USA

 

Réalisé par Robert Rodriguez

 

Avec Sylvester Stallone, Alexa Vega, Daryl Sabara, Ricardo Montalban, Antonio Banderas, Carla Gugino, George Clooney

 

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I MONDES VIRTUELS ET MONDES PARALLÈLES I ROBOTS I SAGA SPY KIDS

A l’instar de ces films fantastiques des années 80 dont le troisième épisode était projeté en relief dans les salles de cinéma (Les Dents de la mer 3, Meurtres en trois dimensions, Amityville 3D), Robert Rodriguez s’est lancé dans une seconde séquelle de Spy Kids en trois dimensions. Signe des temps, la 3D désigne ici non seulement le relief obtenu par le port de lunettes bicolores mais aussi les images de synthèse qui occupent l’écran pendant la majeure partie du film. Le récit se centre cette fois-ci plus particulièrement sur Juni, le cadet de la famille Cortez. S’estimant trahi par l’agence d’espionnage qui l’emploie, il a démissionné des services secrets et s’est reconverti dans les activités de détective privé. Retrouver les jouets perdus ou sauver les chats dans les arbres sont désormais ses activités quotidiennes. Mais le voilà obligé de reprendre du service pour sauver sa sœur Carmen, prisonnière d’un jeu vidéo nommé Game Over qui capture l’esprit de ceux qui s’y perdent. Son créateur, le Toymaster, entend bien commercialiser le jeu dans le monde entier, afin de contrôler la jeunesse aux quatre coins du globe, et ainsi dominer la planète.

Pour contrecarrer ses plans, Juni accepte de pénétrer dans le Game Over. Plongé au cœur d’un univers virtuel, il se fait des ennemis, des alliés, et appelle à la rescousse son grand-père. Cloué sur un fauteuil roulant dans la réalité, celui-ci se mue dans le jeu vidéo en super-héros colossal aux pouvoirs exceptionnels, et s’avèrera d’un grand secours pour retrouver Carmen. Le cœur du récit est ainsi une sorte de remake modernisé et infantilisé de Tron, l’inventivité et le grain de folie des deux premiers Spy Kids s‘étant hélas évaporés au profit d’une intrigue linéaire, de péripéties grotesques et d’un humour pesant. Comme en outre les effets de relief ne fonctionnent que moyennement et que les images de synthèse pâlissent de la comparaison avec celles des films Pixar et Dreamworks sortis parallèlement sur les écrans (Monstres et compagnie, Shrek et consorts), il est difficile de s’enthousiasmer face à ce troisième opus bouffi et balourd.

Les robots envahissent Washington

Spy Kids 3 est pourtant généreux en séquences d’action survitaminées comme le combat des deux robots géants, la course automobile à bord de véhicules improbables ou encore la poursuite en surf sur la mer de magma. Mais une fois de plus, la piètre qualité des créations numériques amoindrit considérablement leur impact. A l’exception peut-être du monstre de lave, fort impressionnant, mais dont l’intervention brève et futile s’avère frustrante. Rodriguez réunit ici toutes les stars des deux films précédents (Antonio Banderas, Carla Gugino, Ricardo Montalban, Steve Buscemi, Danny Trejo, Tony Shalhoub) et se paie le luxe d’en faire intervenir de nouveaux, notamment Salma Hayek en scientifique de l’OSS, George Clooney en président des États-Unis et Sylvester Stallone en super-vilain caricatural et grotesque. Le dénouement, qui voit tout ce beau monde affronter de gigantesques robots dans les rues de Washington, dépasse toutes les outrances en matière de ridicule, et clôt sans aucune finesse ce troisième épisode ô combien facultatif.

 

© Gilles Penso


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