DEEP IMPACT (1998)

Un remake officieux du Choc des mondes qui présente aussi d’étonnantes similitudes avec Armageddon, sorti quasiment en même temps…

DEEP IMPACT

 

1998 – USA

 

Réalisé par Mimi Leder

 

Avec Robert Duvall, Tea Leoni, Elijah Wood, Vanessa Redgrave, Maximilian Schell, Morgan Freeman

 

THEMA CATASTROPHES

Motivée par une nouvelle génération d’effets spéciaux et par plusieurs prises de conscience environnementales, le cinéma catastrophe est revenu au goût du jour vers la fin des années 90, alimentant massivement les salles de cinéma du monde entier. À force de recycler les vieilles idées, des films aux sujets similaires ont fini par se bousculer à l’affiche. Ainsi, après les deux volcans successifs du Pic de Dante et de Volcano, voici la comète dévastatrice de Deep Impact, qui précéda de quelques mois celle d’Armageddon. Les deux scénarios sont tellement proches qu’on se demande comment le spectateur a pu se laisser embobiner deux fois de suite. Deep Impact commence par la découverte fortuite d’une comète fonçant droit sur la Terre par un adolescent de 14 ans (Elijah Wood, futur Frodon du Seigneur des Anneaux) grâce à son télescope amateur. La nouvelle est vite camouflée par Washington qui, pour éviter la panique, fait construire dans le plus grand secret un vaisseau spatial destiné à se poser sur la comète pour la détruire de l’intérieur. Un an plus tard, le public est enfin mis au courant par le président Tom Beck (Morgan Freeman). La journaliste Jenny Lerner (Tea Leoni) est choisie pour assurer la couverture médiatique de l’événement. La mission spatiale, dirigée par le vétéran Spurgeon Tanner (Robert Duvall), se pose sur la comète et la truffe d’explosifs. Hélas, l’expédition est un fiasco, et le danger est plus que jamais imminent…

Remake officieux du Choc des mondes, Deep Impact s’amorce de manière très intéressante, abordant le sujet par un faux problème de scandale politique pour finalement révéler l’ampleur de la catastrophe potentielle. Mais bien vite, une psychologie de soap opera prend le pas sur l’intrigue, décrédibilisant une grande partie des personnages dont les comportements excessifs n’ont rien de très convaincants. Les bons sentiments débordent jusqu’à l’écœurement, le président des États-Unis ne cesse d’invoquer la protection divine, les gens fâchés se réconcilient, les larmes coulent à grandes eaux… Bref, c’est un véritable tissu de clichés, et malgré le savoir-faire indiscutable de Mimi Leder derrière la caméra, c’est finalement dans les séquences d’effets spéciaux qu’il faut se réfugier pour trouver un véritable intérêt au film.

L’envol du messie

On garde donc en mémoire les plans de la comète suivie d’une sombre et sinistre traînée qui traverse le ciel diurne avec un réalisme effrayant, du vaisseau au nom éloquent de « Messie » dont le look évoque assez celui d’Aliens, et des séquences spatiale du film, très dynamiques et nerveuses, qui donnent l’impression d’avoir été filmées par un cameraman de reportage. Puis vient la catastrophe elle-même, amorcée par une vue spatiale de la comète s’écrasant sur Terre et provoquant une monstrueuse onde de choc. Le cataclysme se concrétise ensuite sous la forme d’un gigantesque raz de marée haut d’un kilomètre. Plus impressionnante que celles d’Abyss étant donné qu’elle est en mouvement, cette vague colossale est confondante de réalisme. Mais ce n’est encore qu’un amuse-bouche, le plus gros du cataclysme s’apprêtant alors à se déchaîner à l’écran avec une belle frénésie dont la furtivité s’avère hélas frustrante. Dommage donc que la réussite de Deep Impact ne soit que technique, ce que laissait déjà entrevoir le film précédent de Mimi Leder, un Pacificateur fort bien troussé mais désespérément dénué de finesse.

 

© Gilles Penso


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